D'ici 2024, quinze bâtiments appartenant à la Ville de Paris vont accueillir des centrales solaires via son programme "Energieculteurs". Une première étape dans leur stratégie climatique qui vise à atteindre l'autosuffisance énergétique et le recours plus massif aux énergies renouvelables.
Produire et consommer sa propre énergie, voilà le défi que poursuit la mairie de Paris avec son nouveau programme "Energieculteur", dont elle vient de dévoiler les grandes lignes lors d'une conférence de presse. Il s'agit pour la Ville de construire quinze nouvelles centrales solaires sur les toits de certains bâtiments publics parisiens. Cette première phase prévoit ainsi d'installer 6000m2 de panneaux solaires sur 12 000m2 de toitures. Ils viendront s'ajouter aux 76 000m2 de toitures parisiennes déjà équipées par plus de 500 panneaux solaires. Un nombre six fois plus élevé qu'en 2010.
Retrouvez sur cette carte les 15 nouveaux sites choisis par la mairie.
"La spécificité de ce programme tient à l'autoconsommation, c'est-à-dire que l'ensemble de l'énergie verte ou solaire produite sur les toits sera consommée par les établissements publics qui sont en seront dotés", résume Dan Lert (EELV), adjoint à la maire de Paris, en charge de la transition écologique, du plan climat, de l’eau et de l’énergie.
Trois bâtiments parmi les quinze seront "bio-végétalisés"
La mise en place de ces installations se fera en deux temps. La première, dès l'été 2023, concerna trois bâtiments: le CISP (centre international de séjour de Paris) Maurice-Ravel dans le XIIe arrondissement, l'école maternelle de la Procession dans le XVe arrondissement ainsi que le groupe scolaire Saint-Charles/Varet dans le XVe arrondissement. Les toits de ces établissements accueilleront des installations bio-solaires, combinant panneaux solaires et végétalisation.
Elles seront directement financées par la Ville, pour un montant de 175 000 euros. Pour Dan Lert, l'objectif de la végétalisation est "d'améliorer l'isolation du toit et le rendement des centrales solaires, car lorsqu'il fait trop chaud, les centrales fonctionnent moins bien".
Les douze autres unités solaires, uniquement constituées de panneaux, feront l'objet d'un appel d'offres et le délibéré du contrat de concession sera rendu en février 2024, avant une construction prévue pour l'été de la même année.
Elles seront gérées pendant quinze ans par un seul et même concessionnaire, afin d'éviter "la multiplication de très petits projets peu susceptibles d’intéresser les opérateurs", explique la ville de Paris. Il sera en charge de réaliser "l'investissement, la mise en service, l'exploitation et la maintenance des installations" en échange d'une "redevance indexée sur la productivité des installations", détaille-t-elle. A l'issue de la concession, la mairie deviendra propriétaire de ces centrales solaires.
D'ici sept ans, 45% de l'énergie consommée devra être renouvelable
Cette première phase du projet "Energieculteurs" devrait permettre de produire annuellement un gigawattheure d'énergie renouvelable. Une production d'électricité qui équivaut à la consommation de 700 foyers. Cette solution permettra à Paris de s'adapter aux changements climatiques, alors que les températures dans la capitale seront dans quelques années proches de celles que connaît actuellement une ville comme Séville, au sud de l'Espagne.
Pour Dan Lert, en charge du plan Climat de la Ville de Paris, la mise en place de ce plan de solarisation des toitures parisiennes est la preuve que la Ville "accélère sur la massification de l'énergie renouvelable" afin de répondre à ses objectifs. D'ici 2030, 45% de l'énergie consommée devra être d'origine renouvelable dont 10% produite localement. Actuellement, 22% de l'énergie consommée est une énergie verte, et 7% est produite localement, selon l'élu parisien.
La mise en place de ces circuits énergétiques courts sur les toits des bâtiments publics n'est que la première saison du programme "Energieculteurs". D'ici quelques années, le programme devrait s'élargir à des "tiers publics et privés" afin qu'une large partie de la ville soit dotée de panneaux solaires. Objectif affiché : neutralité carbone en 2050.