Mercredi 1er février marque un tournant dans le suivi de l'épidémie. Fin de l'isolement obligatoire et des arrêts maladies sans délai de carence. Fin aussi du suivi des cas contacts. Alors que la situation sanitaire est en nette amélioration, est-ce pour autant la fin du Covid ? Entretien avec Robert Sebbag, infectiologue à l'hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris.
Est-ce que le covid devient une maladie comme les autres ?
Robert Sebbag : On l'espère. Je crois qu'il faut être prudent mais effectivement la loi se met en adéquation avec la réalité. On sait que les gens respectaient de moins en moins l'isolement. Vous vous souvenez qu'on disait "l'alerte c'est 50 cas pour 100 000 habitants", on est actuellement à 40 donc on est nettement en-dessous. Il circule toujours à bas bruit mais à l'hôpital ça s'est nettement amélioré.
Il y a encore des malades dans les services de réanimation ?
En soins critiques on est autour de 800 personnes sur tout le territoire alors qu'on était à 6 000 ou 7 000 avant. Il y a encore des décès, principalement des personnes âgées avec des comorbidités ou des personnes qui n'avaient pas reçues les doses de vaccin adéquates. On est autour de 35-40 décès par jour malgré tout. Donc ce n'est pas complétement fini. On est sur 4 000 nouvelles contaminations par jour, sachant qu'on ne teste pas beaucoup, la réalité est peut-être supérieure, on était avant à 400-500 000 nouvelles contaminations par jour.
On peut aller travailler avec le covid si nos symptômes ne sont pas trop graves ?
Pour les cas contacts et les personnes contaminées, il faut voir de quels types de symptômes ils souffrent et de quelles personnes il s'agit. Si ce sont des personnes âgées, avec des comorbidités, diabétiques, avec des maladies cardio-vasculaires ou un système immunitaire un petit peu déficient, là effectivement il faut être extrêmement prudent. Il ne faut pas complétement arrêter les tests quand on a des symptômes parce que ça nous permet de voir venir, peut-être, des nouveaux variants. On sait que la capacité de ces virus c'est de faire des petits cousins qui peuvent parfois entraîner des résistances par rapport aux défenses immunitaires et même par rapport à la vaccination.
Est-ce qu'on doit s'inquiéter de l'apparition de nouveaux variants ?
Là on est sur le régime de l'omicron. L'omicron il nous a fait beaucoup de petits cousins : le BQ.1 en France le BF.7 en Chine et le BB.1.5 aux Etats-Unis. Chaque variant a des caractéristiques particulières. On s'aperçoit qu'à chaque fois qu'il y a un nouveau variant, il est parfois un peu plus contagieux, parfois un peu moins virulent. Nous on a eu beaucoup de BA.5 dans notre pays et maintenant on a le BQ.1.1 et il semblerait que même si vous avez eu l'ancien variant il ne vous protège pas contre le nouveau. On a vu qu'il s'agissait principalement, sauf chez les personnes immunodéprimées ou avec des comorbidités, de problèmes de rhumes, de rhinites, de maux de gorge et des troubles digestifs. Pour le moment, en terme de forme grave, les vaccins existants nous protègent de ces formes graves. Il faut être vigilants et continuer à tester de manière aléatoire pour voir si de nouveaux variants apparaissent.
Il faut rester optimiste mais vigilant !
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