Et le Goncourt 2013 est attribué à...

C'est aujourd'hui, lundi 4 novembre 2013, à 12h45, qu'a été décerné le célèbre prix Goncourt, le prix littéraire français le plus convoité. Comme chaque année, c'est chez Drouant que le suspense a été levé. Quatre finalistes était en lice pour le prix. Et le Goncourt a été attribué à... 

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Mise à jour 12 h 50 : Le prestigieux prix littéraire a été attribué à Pierre Lemaitre pour "Au revoir là-haut" (Albin Michel). Yann Moix reçoit quand à lui le prix Renaudot pour "Naissance" (Grasset)


Quatre finalistes sont en lice pour le prix littéraire français le plus convoité, consécration suprême et jackpot pour le lauréat et son éditeur, avec 400 000 ventes à la clé pour le roman barré du célèbre bandeau rouge. Quelques minutes plus tard, dans le même restaurant parisien, sera décerné le Renaudot, imaginé en 1926 par dix critiques littéraires qui s’ennuyaient, dit-on, en attendant les délibérations du Goncourt, son aîné. Six prétendants sont en compétition pour ce prix, prestigieux, mais gage de la moitié des ventes du Goncourt en moyenne.
Sur la ligne de départ du Goncourt 2013, attribué par un jury présidé par Edmonde Charles-Roux, 93 ans, trois hommes et une femme : Pierre Lemaitre, avec Au revoir là-haut (Albin Michel), Jean-Philippe Toussaint avec Nue (Minuit), Karine Tuil avec L’invention de nos vies (Grasset) et Frédéric Verger, avec un premier roman, Arden (Gallimard).

«Un prix peut changer une vie», rappelle Pierre Assouline, l’un des dix jurés, dans son livre réjouissant, Du côté de chez Drouant. La première édition du Goncourt en 1903 n’avait attiré que trois journalistes... Autre temps, autres mœurs, c’est aujourd’hui une horde de médias, caméras et téléobjectifs qui se bousculent à la proclamation de cette Palme d’or des lettres. S’en suit une bousculade effrénée pour recueillir les premiers mots du lauréat. Il touchera un chèque symbolique de 10 euros.

Parmi les grands favoris, le roman picaresque de Pierre Lemaitre, fiction haletante sur des démobilisés de la Grande Guerre abandonnés par la patrie ingrate qui montent une arnaque aussi spectaculaire qu’amorale. Première incursion hors du polar de cet auteur de 62 ans, ce roman est le seul à avoir également captivé les jurés du Renaudot, du Femina et de l’Interallié. Le Goncourt grillera-t-il la politesse aux trois autres ?

UN GONCOURT POPULAIRE ?


Après un Goncourt 2012 exigeant (Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari), la consécration de Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre récompenserait un livre à la fois populaire et ambitieux qui figure dans les meilleures ventes. Et Albin Michel, son heureux éditeur qui en a déjà tiré 100 000 exemplaires, n’a pas décroché le Goncourt depuis 2003.

Autre favori de la critique, Jean-Philippe Toussaint, avec le dernier volet de sa tétralogie sur les amours sublimes et contrariées de Marie et de son compagnon, entamée voici onze ans. Beaucoup estiment que le Goncourt serait pour l’écrivain belge de 55 ans, lauréat du Médicis en 2005, plus que le sacre d’un roman : le couronnement d’une œuvre à l’éclatante sobriété, sensible et minimaliste.

La compétition compte deux autres finalistes de talent, Frédéric Verger, 54 ans, professeur en banlieue parisienne dont le formidable premier roman, Arden (Gallimard), emporte le lecteur dans un pays imaginaire d’Europe centrale où rôde l’ogre nazi, et Karine Tuil, qui livre dans L’invention de nos vies une fresque impitoyable sur le mensonge, la honte des origines et l’imposture. En 110 ans, le Goncourt n’a couronné qu’une dizaine de romancières.

Pour le Renaudot, un trio de tête se dégagerait parmi les six finalistes : Yann Moix avec Naissance (Grasset), roman-monstre de 1 200 pages, «aussi gros qu’une femme enceinte de neuf mois», dit l’auteur, Pierre Lemaitre de nouveau, et Romain Puértolas, avec un premier roman plein de fantaisie, L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (Le Dilettante), révélation de la rentrée qui bat des records de ventes.

Restent également en lice pour le Renaudot, trois romanciers reconnus, le Libanais d’expression française Charif Madjalani avec Le dernier seigneur de Marsad (Seuil), Philippe Jaenada avec Sulak (Julliard) et Etienne de Montéty avec La route du salut (Gallimard). L’an dernier, le jury avait sorti de son chapeau une lauréate surprise, non finaliste.
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