Le campement de La Chapelle à Paris, où plusieurs centaines de migrants étaient installés dans des conditions sanitaires très dégradées, a été évacué dans le calme mardi matin 2 juin.
L'opération, annoncée depuis quelques jours, était menée au nom des problèmes d'hygiène et d'insalubrité et des risques que le campement faisait courir en termes de sécurité.Les autorités avaient promis pour chacun un hébergement. Engagement affiché également auprès des associations caritatives qui sont aux côtés de ces migrants.
L'opération a été menée en coopération avec France Terre d'asile (FTA) et Emmaüs solidarité. "Si on est là, c'est une garantie que ça se passe bien", a affirmé le directeur général de FTA Pierre Henry, qui regrette tout de même que "l'on ne prenne pas ces situations en amont". Un peu plus de 300 personnes ont été prises en charge au cours de l'opération qui a mobilisé un important dispositif policier, avec un large bouclage du périmètre autour du campement où Soudanais et Erythréens s'entassaient depuis près d'un an.
Les demandeurs d'asile (une centaine parmi les trois cent soixante personnes concernées) ont été orientés vers des centres d'accueil (Cada) situés pour beaucoup en Ile-de-France, et les autres devaient être dirigés vers l'hébergement d'urgence.
"Nous avons fait des propositions à toutes les personnes présentes sur le campement", a assuré le préfet de police de Paris, Bernard Boucault.
Une quarantaine de femmes et d'enfants ont été pris en charge par la Ville de Paris. "Il aurait été totalement irresponsable de ne pas agir", a assuré Dominique Versini, l'adjointe à la maire de Paris chargée de la solidarité et des familles, pour qui "il y aurait eu un drame sinon".
Sur les 360 personnes recensées, certaines ont préféré ne pas se présenter, notamment celles "en transit" vers les pays du nord et préférant ne pas demander l'asile. Mais "il n'a été procédé à aucune OQTF aujourd'hui" (obligation de quitter le territoire), a assuré le préfet.
Le site devait très rapidement être nettoyé et faire l'objet d'une opération de "gardiennage" pour éviter que le campement ne se reconstitue d'ici quelques jours, affirme la ville de Paris.
Dans le même temps, une opération de même nature avait lieu à Calais pour évacuer deux camps comptant environ 140 migrants. Et le préfet a assuré qu' un campement situé près de la gare d'Austerlitz, à Paris, où sont présents 150 migrants, devrait lui aussi être évacué "dans les jours qui viennent".
>> Un reportage de Bruno Lopez et Daniel Petitcuenot