La galère des usagers de Vélib’ pendant la grève : "Certains vélos restent plusieurs jours sans être réparés"

Avec la grève, l’utilisation des trottinettes et des vélos a explosé à Paris. Déjà plus d’1,7 millions de trajets en Vélib’ ont été enregistrés depuis le début du mouvement. Mais le service a du mal à suivre, avec de nombreux deux roues bloqués en station.

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Le périple prend parfois « au moins 30 minutes ». Avant de pouvoir espérer mettre la main sur un Vélib’ en bon état, les usagers sont contraints de redoubler d’efforts pendant la grève contre la réforme des retraites. Chaîne cassée, roue abimée, pneu crevé, batterie à plat pour ce qui est des vélos électriques… De nombreux deux roues ont la selle retournée – signe laissé traditionnellement par les autres utilisateurs pour bien faire comprendre aux suivants que le véhicule est défaillant.

Reportage à Paris (E. Ferret / O. Labalette / W. Sabas) ►Pour trouver la perle rare, les cyclistes sont souvent obligés de se lancer dans un marathon de station en station. Inspecter prend du temps, et le résultat est souvent décevant. « C’est un peu particulier, explique un usager. Quand on arrive à une station, il y a parfois deux personnes à chaque bout qui testent les vélos et qui se regardent comme des cowboys au Far West. »

"Normalement, c’est autour de 200 vélos par jour, là on en ramasse 350"

« Certains vélos – au même endroit, avec le même numéro – restent plusieurs jours sans être réparés », raconte une autre usagère. Forcément, les usagers s’interrogent : pourquoi autant de Vélib’ sont dégradés ? Et surtout, pourquoi personne ne les remet en état ? Eh bien les galères des cyclistes s’expliquent entre autres par une surchauffe du service avec la grève des transports publics. Alors qu’en temps normal, un Vélib’ roule 10 km par jour et réalise six trajets maximum, les distances et les parcours sont multipliés par quatre en période de grève.Difficile donc pour Smovengo (le prestataire en charge du service de location) de tenir le rythme, comme l’explique son directeur général Jacques Greiveledinger : «  On fait tout ce qu’on peut. On essaye de ramasser plus de vélos… Normalement, c’est autour de 200 vélos par jour, là on en ramasse 350 par jour, et on essaye après de les réparer. Mais pour les réparer, nos équipes ont du mal à venir au travail, et du mal aussi à circuler dans Paris. » Mobike, Uber (Jump), trottinettes électriques… Grève ou pas, les déboires des Vélib’ pourraient en tout cas profiter à la concurrence.
 
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