Sur les Champs-Elysées, la manifestation des Gilets jaunes de samedi a laissé des traces. Deux magasins sur trois ont subit des dégradations. A cela s'ajoute une perte de chiffre d'affaires.
Ce lundi matin, les commerçants de l'avenue des Champs-Elysées ont rouvert leurs commerces, comme-ci de rien n'était. Ou presque. Les déchets ont certes été balayés, le mobilier ou ce qu'il en reste, remis en place. Mais pour eux, la pilule est amère, deux jours après la manifestation sauvage des gilets jaunes. "Ma terrasse, ils l'ont mis au milieu de la chaussée, en ont volé une partie et fait des barricades," raconte le patron d'un bar-restaurant. Il n'a pas encore chiffré le montant des dégâts mais l'homme déplore la casse et la disparition d'une cinquantaine de chaises et de bacs à fleurs auquel s'ajoute le manque à gagner. "On a fait 70 euros de recette dans la journée. Au lieu de 15 000 euros. Je suis révolté, comme tout le monde.On a eu aucune protection, c'est pas normal. On nous avait dit qu'il y avait res risques de manif mais pas à ce point-là."
Une absence d'information et de protection que regrette également son voisin, Eric. Le kiosquier raconte avoir fermé sa boutique "en catastrophe" et s'être réfugié dans un magasin. Lui n'a pas eu pertes sur sa marchandise mais il n'a pas pu travailler de la journée."La police est pas passée. Les choses ont pas été rangées. Les grilles ont pas été soudées, les chantiers pas sécurisés. Les gens qui sont venus foutre le bordel avaient tout sur la main pour tout casser. Y a quelque chose qui ne va pas."
Plusieurs centaines de milliers d'euros de dégâts
Cet après-midi, des élus de la mairie de Paris ont prévu de faire le tour des commerçants, entendre leurs doléances et faire le point. Côté ville, le bilan lui aussi pourrait être lourd même s'il est encore impossible à chiffrer précisément pour le moment. Samedi, beaucoup d'armoires électriques et de pavés ont étés arrachés, du mobilier urbain endommagé. En tout, ce sont 1000 mètres cubes qui ont été ramassés dans la nuit de samedi à dimanche."Le montant des réparations sera évidemment très important. Il a fallut mobiliser en urgence 200 personnes dans la nuit de samedi à dimanche, et toute la journée d'hier. Donc c'est au moins plusieurs centaines de milliers d'euros." indique Emmanuel Grégoire. Le premier adjoint à la mairie de Paris réfute pourtant toute responsabilité. "Ce n'était pas prévisible. A Paris, lorsqu'il y a une manifestation, la préfecture de police, responsable de l'ordre public, évalue la situation et nous demande éventuellement ainsi qu'aux acteurs privés de retirer leur matériel. Elle ne l'a pas fait car c'était interdit de manifester sur les Champs. La zone qui était sécurisée, c'était le Champs-de-Mars."
Pour autant, pas question de rééditer l'expérience. Alors que les gilets jaunes ont prévu une nouvelle manifestation samedi prochain, un acte 3, la mairie a l'intention de saisir le Premier Ministre afin de demander que le dispositif policier soit adapté en conséquence.