Les gaz lacrymogènes utilisés durant ces derniers mois, lors des manifestations des gilets jaunes sont-ils plus dangereux qu'avant ? Un syndicat policier tire la sonnette d'alarme quant aux effets néfastes pour les forces de l'ordre et les manifestants.
Le danger des gaz lacrymogènes pour la santé est-il totalement sous-estimé ? Au lendemain des manifestations du 1er mai qui ont été marquées par un usage massif des gaz, VIGI, un syndicat de policiers, tire la sonnette d'alarme. Aidés par certains experts, il se présente en lanceur d'alerte.
"On a vu des collègues, même parfois à l'entraînement, qui pouvaient faire des malaises, qui avaient des problèmes respiratoires. On s'est donc dit qu'il y avait sans doute un problème. Nous avons fait des recherches, recoupés des documents, pris des avis d'experts. Nous avons fait une publication pour alerter, en premier lieu, les policiers qui sont les plus exposés à ces gaz, mais également les manifestants et riverains qui sont également exposés depuis des semaines", affirme Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat de police VIGI.
"En général, des réactions d'irritation"
Taux d'humidité, concentration des fumées, confinement, la nocivité des gaz varie selon les conditions et l'état physique de chacun. Les médecins qui ont traité les victimes de ces dernières semaines, relativisent en partie."On n'a jamais emmené des malades de gaz lacrymogènes en réanimation ou en soins intensifs. C'est en général des réactions d'irritation, pas plus, avec parfois une irritation bronchite qui peut ressembler à une crise d'asthme", explique Rafik Masmoudi, médecin urgentiste à l'hôpital Georges Pompidou.
Pas de connaissance sur les effets à long terme
Le problème est que la composition réelle et les dosages des lacrymogènes en France sont secrets. Les effets immédiats des gaz sont connus, mais pas l'exposition répétée et ses conséquences à long terme."Il va peut-être y avoir une crise sanitaire dans quelques années. Les États-Unis sont revenus sur l'utilisation de ce gaz, l'Angleterre aussi. Les pays qui ont fait des études sérieuses sur le sujet, qui n'ont pas fait la politique de l'autruche", poursuit le syndicaliste.
VIGI entend faire d'autres révélations sur la nocivité des gaz en espérant moins d'opacité.