Pour cette première mobilisation de l'année 2019, les gilets jaunes étaient plusieurs milliers à défiler à Paris dans un premier cortège sur les Champs-Élysées et dans un autre entre l'Hôtel de Ville et l'Assemblée nationale. Des heurts ont éclaté en fin d'après-midi.
A Paris, deux principales actions ont été déclarées à la préfecture: une marche partie de la place de l'Hôtel-de-Ville en début d'après-midi pour rallier l'Assemblée nationale et un rassemblement sur les Champs-Élysées, haut lieu de contestation lors des précédents week-ends.Ils étaient environ un millier selon nos informations en fin de matinée dans le cortège des Champs-Elysées, à défiler dans le calme.
Certaines stations ont été fermées en raison des cortèges, en particulier la station Roosevelt près des Champs-Elysées et la station Odéon, selon la RATP.Plusieurs centaines de #giletsjaunes rassemblés sur les Champs-Elysées, une partie des manifestants veulent partir en cortège par la rue de Berri, mais certains s'y opposent par peur d'être parqués par les forces de l'ordre pic.twitter.com/hir0E781Jc
— France Bleu Paris (@francebleuparis) January 5, 2019
C'est à proximité des Champs-Élysées qu'Éric Drouet, figure controversée du mouvement, a été arrêté mercredi soir et placé en garde à vue une dizaine d'heures. Ce qui avait provoqué l'indignation de l'opposition et de gilets jaunes, dont certains ont demandé au Défenseur des droits d'ouvrir une enquête pour sur ces "atteintes à la liberté".Près du Panthéon, une vingtaine de personnes, originaires de région parisienne mais aussi de Montauban ou du Var, se sont réunies dans la matinée en "hommage aux victimes" mortes sur les ronds-points en marge des mobilisations.
De plus en plus de monde dans le cortège #GiletsJaunes qui est en train d'arriver place de la Bourse #Paris #ActeVIII pic.twitter.com/8j1vag83or
— France Bleu Paris (@francebleuparis) 5 janvier 2019
Les manifestations de gilets jaunes ont rassemblé environ 25.000 personnes samedi à 15h dans toute la France selon les chiffres de la police qui rappelle que le pic de mobilisation samedi dernier était de 32.000. Ils étaient 3.500 à Paris selon la Préfecture de police.
Le cortège converge vers l'Assemblée
Des milliers de personnes se sont dirigées vers le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris pour ensuite se rendre à l'Assemblée nationale en passant par l'Île de la Cité, Saint-Michel et le musée d'Orsay. Le rassemblement se veut être une "réponse" aux vœux d’Emmanuel Macron. A 14 heures, ils étaient 3.000 devant la Mairie de Paris selon nos informations.
Plusieurs centaines de gilets jaunes rassemblés devant l'Hôtel de Ville de Paris ► https://t.co/bg0OUzXiyq #GiletsJaunes #ActeVIII #5janvier pic.twitter.com/24RSg7roaX
— France 3 Paris (@France3Paris) 5 janvier 2019
Le cortège de gilets jaunes arrive devant l'Assemblée nationale, dans le calme ► https://t.co/NdFFsohpit #giletsjaunes #ActeVIII #Paris pic.twitter.com/tvWwaH4JVA
— France 3 Paris (@France3Paris) 5 janvier 2019
Quelques heurts ont éclaté sur les quais de Seine, notamment autour de la passerelle Leopold-Sédar-Senghor.
Une péniche a également été incendiée.
Une péniche incendiée au pied du musée D’Orsay #ActeVIII pic.twitter.com/AoJKLRFolI
— Lucas Burel (@L_heguiaphal) 5 janvier 2019
Des heurts en fin d'après-midi
En fin d'après-midi, des heurts ont éclaté dans le centre de Paris. D'abord sur les quais de Seine, ensuite sur le boulevard Saint-Germain (Paris VIe). Des gilets jaunes ont monté une barricade et incendié des véhicules.
Journée test pour l'avenir du mouvement
Cet acte VIII est de fait un test pour ce mouvement de contestation inédit qui fait vaciller l'exécutif depuis un mois et demi mais qui a donné des signes d'essoufflement dans la rue ces dernières semaines.Lors de l'acte VII du 29 décembre, 12.000 manifestants avaient été recensés en France à midi, d'après le ministère de l'Intérieur qui n'avait toutefois pas donné de chiffre global à la fin de la journée.Le ministère en avait dénombré 38.600 le 22 décembre et surtout 282.000 le 17 novembre, lors de l'acte fondateur de ce mouvement qui a d'abord ciblé la hausse du prix des carburants avant de porter des revendications plus larges sur la fiscalité ou le droit à un référendum d'initiative citoyenne.
Des "gilets jaunes" interpellés après avoir tenté de bloquer un site d'Amazonhttps://t.co/h2vWFjkQUP pic.twitter.com/Ht0q9VJ513
— franceinfo (@franceinfo) 5 janvier 2019
Des mesures qui peinent à convaincre
Fragilisé par cette contestation inédite, le chef de l'État Emmanuel Macron avait annoncé le 10 décembre une série de mesures, notamment une hausse de 100 euros des salaires au niveau du Smic, et promis dans ses voeux du 31 décembre un retour à "l'ordre républicain". Mais il n'est pas parvenu à éteindre la fronde."La colère va se transformer en haine si vous continuez, de votre piédestal, vous et vos semblables, à considérer le petit peuple comme des gueux", a prévenu ainsi le collectif de gilets jaunes "La France en colère" dans une lettre ouverte au président diffusée jeudi soir.
Face à cette détermination, le gouvernement a durci le ton contre les gilets jaunes encore mobilisés. "(Le mouvement), pour ceux qui restent encore mobilisés, est devenu le fait d'agitateurs qui veulent l'insurrection et, au fond, renverser le gouvernement", a estimé vendredi Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement.
Dans un télégramme du 29 décembre, le ministre de l'Intérieur avait par ailleurs appelé les préfets à la fermeté et à continuer à faire évacuer, y compris par la force, la "centaine de points de rassemblements" qui subsistent sur les axes routiers en France.
Nouvelle stratégie
Pour éviter les débordements qui ont émaillé plusieurs mobilisations, 3.600 CRS et gendarmes mobiles seront déployés samedi en France, auxquels s'ajouteront notamment des compagnies de sécurisation et des policiers de la BAC.Pour échapper aux forces de l'ordre, certains gilets jaunes semblent envisager une nouvelle stratégie basée sur la discrétion.
"La France en colère" a ainsi suggéré à ses sympathisants de retirer leurs gilets jaunes samedi pour "se présenter dans les rues (...) comme les simples citoyens qu'ils sont".
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