RECIT. "C'est bien le genre de jeune fille qui peut l'attirer", retour sur l'affaire Estelle Mouzin au cœur du procès de Monique Olivier, l'ex-épouse de Michel Fourniret

C'est le premier procès mené par le pôle national des crimes sériels ou non élucidés. A partir du 28 novembre, Monique Olivier sera jugée devant la cour d’assises de Nanterre pour l’enlèvement, le meurtre et le viol de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish. Ainsi que pour complicité dans l’enlèvement et la séquestration de la petite Estelle Mouzin. Retour sur cette affaire hors norme dans laquelle l'ombre de Michel Fourniret a longtemps plané.

Il aura fallu près de vingt ans pour aboutir à un procès dans l’affaire de la disparition de la petite Estelle Mouzin. Vingt ans d’enquêtes et d’errements. Vingt ans de combat pour son père, Eric Mouzin, qui n’a jamais cessé de chercher sa fille. Partout, sans relâche, avec acharnement. Un père qui espère aujourd’hui obtenir justice avec "la condamnation la plus sévère" de Monique Olivier, l’ancienne compagne de Michel Fourniret, décédé il y a deux ans.

Avec ce procès, j’aurais eu la conviction d’avoir fait ce qu’il fallait.

Eric Mouzin, père d'Estelle Mouzin

Seule dans le box des accusés, elle devra répondre à partir de ce mardi des chefs d’accusation de complicité dans l’enlèvement et la séquestration de la petite fille en 2003 ainsi que de l’enlèvement, le meurtre et le viol de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish, disparues dans l’Yonne en 1988 et 1990. "Je veux la fin et j’espère bien sûr qu’elle correspondra à ce que j’attends, c’est-à-dire la condamnation la plus sévère", confie Eric Mouzin qui ajoute ne pas être "animé par un sentiment de vengeance". "Parce que même si elle est complice, très impliquée, ce n’est pas elle qui est à l’origine (…). Avec ce procès, j’aurais eu la conviction d’avoir fait ce qu’il fallait, du mieux possible, malgré toutes les embûches qui étaient semées sur notre chemin."

9 Janvier 2003, Estelle disparaît

Les difficultés, Eric Mouzin y a été confronté dès la disparition de sa fille Estelle à Guermantes (Seine-et-Marne) le 9 janvier 2003. Ce soir-là, alors qu’elle vient de quitter l’école, la petite fille est vue pour la dernière fois vers 18 heures 15 devant la boulangerie de son village. Une heure plus tard, l’alerte est donnée, mais Estelle est déjà loin. Une hypothèse que les policiers mettront des semaines à envisager, concentrant d’abord leurs recherches sur le village et ses alentours. Très vite, le plan d’eau communal, en partie gelé, est sondé ; les bois et les parcs à proximité de Guermantes sont ratissés. Les voisins sont interrogés, tous les appels téléphoniques vérifiés. Il y a aussi des questionnaires envoyés aux 1 400 habitants de Guermantes pour connaître leurs emplois du temps le 9 janvier, 400 perquisitions réalisées dans les habitations situées à proximité du lieu de la disparition d’Estelle. Un travail titanesque qui ne donne pourtant aucun résultat. Personne n’a vu Estelle dont le portrait s’affiche partout en France. Personne n’a la moindre idée de ce qui lui est arrivé.

Alors que l’enquête piétine, le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy annonce en mars la création d’un "groupe d’enquête permanent" de huit policiers au sein de la division criminelle du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Versailles. Il s’agit d’une cellule de veille, fonctionnant 24 heures sur 24, consacrée exclusivement à la recherche de la fillette. À chaque nouvelle information, des vérifications sont entreprises en France et à l’étranger grâce à des commissions rogatoires.

Ça a l'air lourd, ce que tu portes. Tu veux que je te ramène chez toi ?

Propos rapportés par Mégan B.

Parmi les témoignages recueillis, celui d'une amie d’Estelle retient alors l'attention des policiers. Megan B. affirme avoir été abordée par un inconnu le 19 décembre en rentrant de l’école. Cet homme conduisant une fourgonnette blanche, une Citroën Jumpy, lui aurait proposé de la reconduire chez elle. "Ça a l'air lourd, ce que tu portes. Tu veux que je te ramène chez toi ?", lui a-t-il demandé. Mais Megan a refusé. Le portrait-robot d’un homme âgé de 40 à 45 ans, de type européen, avec des sourcils fournis, une barbe courte et des lunettes ovales, est réalisé sur la base des souvenirs de l'enfant.

Après sa diffusion dans les commissariats, des centaines de signalements sont enregistrées par la SRPJ de Versailles qui entreprend en parallèle d’interroger tous les individus de la région connus pour des affaires de viols ou d’agressions sexuelles sur des mineurs. Plus de cinquante suspects sont ainsi interpellés mais sont peu à peu mis hors de cause.

Juin 2003, la piste d'un homme au profil inquiétant

Fin juin 2003, une nouvelle piste s’offre aux enquêteurs. Leurs homologues belges viennent d'arrêter un homme au profil inquiétant. Il s’appelle Michel Fourniret. Le forestier français originaire de Sedan a déjà été condamné pour agression sexuelle et viol et aurait tenté le 26 juin d’enlever une adolescente de 13 ans qui a réussi à s’échapper et à donner l’alerte. Eric Mouzin est rapidement prévenu. "Je m’en souviens très bien. J’ai reçu un coup de téléphone de la SRPJ en disant : "on vient d’arrêter un gars en Belgique, on va s’occuper de son cas". Ça, c’est le début, c’est quand Michel Fourniret est rentré entre guillemets dans ma vie, à la fin du mois de juin."  

Mais les enquêteurs sont sceptiques. Michel Fourniret habite à près de trois heures de route de Guermantes, à Sart-Custinne dans les Ardennes belges. Pour eux, peu probable qu’il ait roulé plus de 500 kilomètres aller-retour pour s’en prendre à Estelle le 9 janvier. D’autant que ce soir-là, les températures sont tombées à -5 degrés avec des routes verglacées et enneigées, difficilement praticables. Michel Fourniret est donc provisoirement écarté de la liste des suspects potentiels en France.

Outre Quiévrain, c’est une autre histoire. Michel Fourniret et sa femme Monique Olivier continuent d’être interrogés sur leurs potentielles victimes dont Estelle Mouzin. Les enquêteurs belges ont notamment découvert que la photo de la petite fille a été consultée sur l’ordinateur du couple, peut-être involontairement. Ils ont aussi appris que le sexagénaire se rend régulièrement en région parisienne où vit sa fille aînée et qu’il a des amis à Gournay-sur-Marne situé à onze kilomètres de Guermantes.

Le profil de l'homme intrigue également le procureur de la République de Charleville-Mézières, Francis Nachbar, qui enquête sur plusieurs meurtres commis dans les Ardennes. Le 22 juin 2004, Monique Olivier a craqué et accusé son mari de huit meurtres. Mais pour le procureur, la liste des victimes de Michel Fourniret pourrait être bien plus longue encore. "À cette époque, j’étais mû par une double obsession : c’était d’une part retrouver les corps des victimes qu’il avait avouées ou qu’ils avaient avouées (NDRL : avec Monique Olivier), et essayer d’autre part d’identifier le nombre de victimes qu’il avait pu faire, parce que je me doutais et il me l’avait dit, qu’il en avait un nombre très important. Je pensais qu’il y en avait encore quinze ou vingt qu’on n’avait pas identifiées. C’est lui qui m’avait dit qu’une ou deux fois par an il partait à la chasse, il ramenait toujours quelque chose", explique-t-il.

Ah mais celle-là, c’est pas moi, monsieur procureur !

Michel Fourniret

Le procureur n'est pas en charge du dossier d'Estelle Mouzin, il n'y a d'ailleurs pas accès. Mais au fil de ses entrevues avec Michel Fourniret, plus d'une centaine d'heures en deux ans, il acquiert la conviction que le tueur n'est pas étranger à sa disparition. "Fourniret fonctionnait souvent négatif. Dès le départ, il m’avait dit avec un sourire jusqu’aux oreilles : "Ah mais celle-là, c’est pas moi monsieur procureur !". Il me l’avait répété à plusieurs reprises pour me faire comprendre, avec ce sourire qu’il avait quand il ne voulait pas avouer, qu’il avouait quand même implicitement. Puis se sont rajoutés d’autres éléments : des erreurs avec d’autres victimes sur des retours de la région parisienne, où il avait des amis à Gournay distant seulement de quelques kilomètres de là où avait été enlevée la petite Estelle Mouzin."

Persuadé de l’implication de l’Ogre des Ardennes dans le rapt d'Estelle, le procureur fait un courrier à la direction des affaires criminelles et des grâces le 20 juillet 2006, qui restera lettre morte selon lui. Cette année-là, l'expertise génétique de scellés saisis chez Michel Fourniret ne permet pas de découvrir de traces d’Estelle Mouzin. 

2007, Michel Fourniret demande à être jugé pour Estelle Mouzin

En juin 2007, alors qu’il doit bientôt comparaître pour ses crimes, le tueur en série adresse un courrier manuscrit de plusieurs pages au président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims dans lequel il écrit : "J'ai, Michel Fourniret, l'honneur de solliciter la jonction des affaires Domece, Mouzin et Parrish à l'ordonnance de renvoi aux assises".

Il fait également part de son souhait de rencontrer les familles des disparues. Puis il se rétracte en allant jusqu'à fournir un alibi. Le jour de la disparition d’Estelle, Michel Fourniret affirme qu’il était en Belgique. Pour preuve, un appel passé ce soir-là à son fils à 20 heures 08 depuis son domicile belge de Sart-Custinne. Le fils n’a pas répondu mais les relevés téléphoniques récupérés par les enquêteurs attestent de l’appel. Une version corroborée par sa compagne et complice, Monique Olivier, lors d’un interrogatoire : "A ma connaissance, Fourniret n’a rien à voir dans cette affaire. (…) Je me souviens que quelques jours après la disparition de la petite Estelle, Fourniret et moi avons vu un reportage télévisé concernant sa disparition et que Fourniret m’a dit "celle-là, ce n’est pas moi". "La seule personne qui a pu passer cet appel, c’est Fourniret. Je n’ai jamais téléphoné à son fils."

Cela sera suffisant pour écarter la piste Fourniret pendant plusieurs années. En 2008, le tueur en série est condamné à la perpétuité incompressible, sa femme à la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 28 ans pour les meurtres de sept jeunes filles entre 1987 et 2001. Le couple divorce en 2011.

2015, l’alibi de l'Ogre des Ardennes remis en cause

L’enquête est au point mort lorsque les services de police de la SRPJ de Versailles reçoivent en 2015 un appel téléphonique d’une détenue de Rennes. Cette dernière dit s’être rapprochée de Monique Olivier et lui avoir soutiré des confidences.

A cette détenue, Monique Olivier aurait confié avoir servi d’alibi à son ex-mari dans plusieurs affaires. Précisant q’"un jour où il neigeait beaucoup, un hiver, il était parti après le repas de midi en camionnette blanche et n’était revenu que le lendemain matin à l’aube. Ce jour-là, il avait dit que s’il n’était pas rentré entre 19 heures et 20 heures 30, elle devait téléphoner à un numéro de téléphone correspondant à quelqu’un de sa famille à lui, sans parler".

Pour Eric Mouzin et ses avocats, c'est le témoignage qui peut enfin tout faire basculer. "Là on voit que l’alibi téléphonique ne tient plus. Donc à partir de ce moment-là, le château de cartes s’effondre et il faut se précipiter dessus, sur le cas Fourniret pour démontrer sa culpabilité." Le père d'Estelle veut croire que l’affaire va être relancée. Mais une fois encore, ses espoirs vont être douchés. Devant le juge d’instruction chargé de l’affaire, le cinquième en douze ans, Monique Olivier nie en bloc avoir donné ces renseignements. Et la confrontation entre les deux détenues ne donne rien. Retour à la case départ.

De son côté, Michel Fourniret, régulièrement entendu dans le cadre d’autres affaires, continue de souffler le chaud et le froid. En février 2018, alors qu’il est interrogé par la juge Sabine Khéris en charge des affaires Domece et Parrish, l'homme fait cette déclaration troublante : "Je ne nie pas être impliqué dans l’affaire Estelle Mouzin", "un sujet à creuser". Il estime même avoir "le cul merdeux", sans s’expliquer davantage.

Je ne nie pas être impliqué dans l’affaire Estelle Mouzin.

Michel Fourniret

Des aveux "en creux" comme il en a désormais l'habitude, insuffisants pour prouver sa culpabilité en l'absence de preuves matérielles et malgré deux nouveaux témoignages jugés sérieux. Il y a d'abord celui d'une connaissance de Michel Fourniret qui affirme l’avoir vu sur une aire de repos à une vingtaine de kilomètres de Guermantes, le 5 janvier 2003. Puis celui d'une autre codétenue de Monique Olivier qui donne des indications précises sur la fillette et sur son enlèvement. Il faudra attendre encore un an pour que l’affaire Mouzin prenne un véritable tournant, grâce à l'opiniâtreté d'une juge.

Le 16 novembre 2018, Michel Fourniret est une nouvelle fois condamné à la perpétuité pour un crime crapuleux. Son ex-épouse est condamnée à vingt ans de prison pour complicité. 

En 2019, le dossier Mouzin a été transféré de Meaux à Paris et c’est la juge Sabine Khéris qui l’instruit désormais. À force de patience, la professionnelle a gagné la confiance de Monique Olivier qui demande à lui parler à l'automne.

L’audition a lieu le 21 novembre 2019 et elle sera déterminante. Ce jour-là, celle qui a si longtemps gardé le secret, fait voler en éclat l’alibi de son ex-mari. Elle reconnaît être à l’origine du fameux coup de téléphone passé au fils de Michel Fourniret le soir de la disparition d’Estelle et livre également cette remarque en évoquant Estelle Mouzin : "Oui, c'est bien le genre de jeune fille qui peut l'attirer". Face à ces révélations, Michel Fourniret est à son tour interrogé quelques jours plus tard. L'homme de 77 ans connaît depuis quelque temps des problèmes de mémoire avec un début de maladie neuro-dégénérative. Devant la juge, il affirme d'abord ne pas avoir "souvenance" d’Estelle Mouzin, indiquant devant la photo de la petite fille que "rien ne fait tilt". Puis il tergiverse : "Il y a pas mal de chances que ce soit moi. (…) Il est fort possible, même très probable, que j'ai été l'auteur de cette disparition (...). Rien que sur photo, rien que le fait de fixer son regard, il y a quelque chose qui ne me laisse pas indifférent." 

La juge décide de mettre en examen le tueur en série pour l'enlèvement, la séquestration suivie de la mort d’Estelle Mouzin. Un crime qu'il finira par reconnaître formellement dix-sept ans après les faits, le 5 mars 2020, se refusant toutefois à donner plus de détails.  

2020, les aveux du couple de criminels

Les détails, c'est Monique Olivier qui les distillera au compte-goutte les mois suivants. "Monique Olivier donne des informations mais à sa manière. Elle n’avance dans la délivrance de son message qu’à chaque fois que Madame Khéris lui apporte la preuve et qu’elle a des éléments lui permettant d’aller en avant", relate Eric Mouzin.

Réentendue en août 2020, Monique Olivier dévoile à présent que Michel Fourniret l'a appelée le 9 janvier 2003 après avoir trouvé "un petit sujet intéressant" dont il allait "s'occuper". Puis il la rappelle dans la soirée pour lui dire "avoir réussi". Le lendemain enfin, de retour chez lui, il lui raconte avoir emmené sa victime à Ville-sur-Lumes (Ardennes), dans l'ancienne maison de sa sœur décédée, pour la séquestrer, la violer et l'étrangler. 

Des aveux corroborés par une preuve matérielle. L'unique dans ce dossier. Après une nouvelle expertise, l’ADN mitochondrial d’Estelle Mouzin et celui de Monique Olivier sont découverts sur un matelas de la maison de Ville-sur-Lumes, conservé dans des scellés. Le 21 août, Monique Olivier est à son tour mise en examen pour complicité d’enlèvement, séquestration sur mineure de 15 ans suivi de mort.

Je l’ai réconfortée et je lui ai dit qu’elle allait voir sa maman bientôt.

Monique Olivier

La juge n'en a pour autant pas terminé avec elle. Pendant de longs mois, elle continue de l'interroger, sans succès. Jusqu'à ce 31 mars 2021, où après douze heures d'interrogatoire, la septuagénaire finit par révéler avoir aidé à enterrer Estelle Mouzin au bord du bois d'Issancourt-et-Rumel (Ardennes), le 11 janvier 2003. Mais également d'avoir gardé la fillette pendant que son mari s’est absenté : "Oui, je lui ai parlé un petit peu (...) Je l’ai réconfortée et je lui ai dit qu’elle allait voir sa maman bientôt."

Elle confirme enfin avoir été présente lors d'un premier repérage le 5 janvier 2003. "C’est une organisation très méticuleuse et très organisée à laquelle elle contribue entièrement. Elle est partie prenante. Et, elle ne peut pas ignorer comment va se finir l’histoire à partir du moment où Michel Fourniret lui envoie le message 'j’ai réussi'. Elle sait comment ça va finir. Et non seulement elle sait, mais elle est partie prenante à la fin. Elle garde Estelle", retrace Eric Mouzin. 

Reste une énigme, le lieu où a été enseveli le corps. Le 10 mai 2021, Michel Fourniret décède à l'hôpital sans avoir livré cette ultime information et la seule qui puisse y répondre désormais, c'est son âme damnée Monique Olivier. Elle sera présente à chaque campagne de fouilles, plus d'une dizaine organisée dans les Ardennes. Des recherches synonymes d'espoir pour Eric Mouzin, puis de déception en l'absence de résultats.

Le père d'Estelle affirme aujourd'hui s'être fait une raison. "Je ne m’opposerais pas à ce qu’on arrête parce que je vois l’énergie qu’il faut déployer pour mener ces investigations-là, de tout le monde : de la juge, de sa greffière, des archéologues, de la gendarmerie... C’est énorme. C'est la disparition de pans entiers de forêts. Donc à un moment, faut arrêter. D’autant plus qu’on peut avoir le sentiment que ces fouilles qui n’aboutissent pas, sont une source de satisfaction pour la personne qui déclenche ces investigations-là sur la base d’informations imprécises, volontairement ou involontairement je ne sais pas. Mais il faut faire attention à ne pas lui procurer cette satisfaction." 

Amnésie ou manipulation ? Pour ceux qui l'ont côtoyée, Monique Olivier, sans qui rien n’aurait été possible dans le parcours meurtrier de Michel Fourniret, n’a certainement pas encore livré tous ses secrets. D'autant que l'ombre du couple plane sur d’autres dossiers avec une trentaine de prélèvements ADN toujours en cours d’expertise.

Pendant son procès qui doit durer trois semaines, Monique Olivier va-t-elle donner de nouvelles indications et s’expliquer ? C'est l'un des enjeux selon son avocat, Maitre Richard Delgenes. "Le seul soucis de Monique Olivier aujourd’hui, c’est d’être jugée à la place de Michel Fourniret, de répondre à la place de Michel Fourniret, qu’on fasse l'amalgame. (...) C’est essentiel qu'on les distingue, pourquoi ? Parce qu’à partir du moment où Monique Olivier n’a plus d’enjeux de peine, le seul enjeu de Monique Olivier, c’est de pouvoir participer aux enquêtes qui sont toujours en cours. (...) Il est important qu’elle soit bien jugée parce que si après ce procès-là, on est entendu dans d’autres affaires comme c’est le cas actuellement, et qu’elle s’aperçoit que dès qu’elle dit quelque chose, on vient la dépeindre comme Michel Fourniret, qu’on lui donne le rôle de Michel Fourniret parce qu’il est plus là, ça va la bloquer. C'est ça l’enjeu."

A 74 ans, Monique Olivier, encourt une nouvelle fois la réclusion criminelle à perpétuité. De son côté, Eric Mouzin n'en n'aura pas fini avec la justice à l'issue de ce procès. Il a déposé plainte contre l'Etat pour faute lourde, considérant qu'il a failli dans la recherche de sa fille, dans un dossier où Michel Fourniret et sa femme, sont apparus dès 2003. 

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