En garde à vue le mardi 9 septembre, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, ne semble pas avoir apporté de nouveaux éléments permettant de faire avancer l'enquête sur la disparition de Cécile Vallin en 1997. Le père de la jeune fille espère encore : "J'ai le sentiment que Monique Olivier peut nous aider".
Depuis que sa fille s'est volatilisée en 1997 à Saint-Jean de Maurienne en Savoie, Jonathan Oliver a toujours été convaincu que l'enquête finirait par aboutir, même quand toutes les pistes semblaient avoir été explorées, même lorsque la justice était tentée de refermer ce dossier. Vingt-sept ans après la disparition de Cécile, il en est persuadé : "un jour, je saurai".
L'enquête a été reprise par le pôle des "cold-cases" de Nanterre et depuis le mois de décembre 2023, les magistrats explorent la piste menant à Michel Fourniret. "J'ai toujours pensé qu'il pouvait être un possible responsable", dit aujourd'hui Jonathan Olivier. "Sa façon de faire pouvait correspondre à la disparition de Cécile".
L'enquête suspendue aux paroles de Monique Olivier
Lorsqu'elle était jugée en décembre 2023 pour complicité dans les enlèvements et meurtres des jeunes Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, une déclaration de l'ex-épouse de Michel Fourniret à la police belge a refait surface. Monique Olivier avait évoqué le meurtre d'une "baby-sitter" non identifiée en juin 1997.
"Cécile est la seule mineure disparue à cette époque. Ce n'est évidemment pas une preuve, mais c'est troublant et inquiétant. Il faut aller plus loin", estime Jonathan Oliver. Les recherches d'ADN sont restées infructueuses. L'enquête est suspendue aux paroles de Monique Olivier.
Lorsqu'elle a été extraite de sa cellule à Fleury-Merogis le mardi 9 septembre, son avocat était convaincu que "la garde à vue n'avait aucune chance d'aboutir" . Me Richard Delgenes avait trois heures de route pour rejoindre le lieu de l'interrogatoire : "on sait très bien depuis 15 ans que Monique Olivier ne parle pas lorsque son avocat n'est pas là ou lorsqu'elle n'est pas dans des conditions pour pouvoir parler".
"J'ai l'impression qu'on s'approche de la vérité"
L'avocate du père de Cécile Vallin n'est pas loin de partager le même avis. "J'espère que Monique Olivier sera à nouveau entendue dans d'autres conditions en présence de son conseil et je suis toujours persuadée qu'elle peut nous aider à savoir ce qui est arrivé à Cécile", estime Me Caty Richard.
Depuis sa maison dans le Calvados où il habite, Jonathan Oliver ne dit pas autre chose. "Il faut le dire, Monique Olivier n'est pas la responsable de la disparition de Cécile. L'accuser, c'est la meilleure manière pour qu'elle se taise. Il ne faut pas la placer dos au mur. Il faut qu'elle parle en toute tranquillité".
Jonathan Olivier pèse chacun de ses mots tant l'instant semble fragile. "J'ai appris à vivre avec cette disparition, en me tenant toujours disponible pour parler d'elle. Mon avocate s'est battue pour que le dossier ne soit pas refermé. Là, j'ai enfin l'impression qu'on s'approche de la vérité".