Le directeur médical de crise de l'AP-HP a demandé le transfert de patients malades pour préserver les capacités d'accueil des hôpitaux en Île-de- France. Actuellement, "on pousse les murs partout", a-t-il résumé. La région est la plus touchée par les cas de coronavirus.
Il faut rapidement commencer à transférer des patients atteints de coronavirus hors d'Île-de-France pour préserver la capacité d'accueil des hôpitaux de la région, a averti vendredi Bruno Riou, directeur médical de crise de l'AP-HP, les hôpitaux de la région parisienne.
"On pousse les murs partout pour accueillir le plus possible ces patients en réanimation, (mais) on n'est pas encore au plateau de la courbe de l'épidémie, il va falloir trouver des solutions", a déclaré le professeur Riou interrogé sur France Inter.
"Aujourd'hui de la même façon que dans l'Est de la France ont été utilisés des transferts inter-régionaux, il faut aussi qu'on commence à transférer des patients dans des régions qui sont le moins touchées et qui ont des disponibilités en lits de réanimation", a-t-il poursuivi, en référence aux récentes évacuations depuis l'Alsace, région la plus touchée par l'épidémie et où les services de réanimation sont saturés.Pr Bruno Riou : "Les transferts inter-régionaux doivent être pilotés au niveau national, il doit y avoir une définition des priorités. Ça a été l'Est de la France, ça va être l'Île-de-France." #le79Inter
— France Inter (@franceinter) March 27, 2020
"Ça doit être piloté au niveau national, il doit y avoir une définition des priorités. Jusqu'à présent la priorité c'était l'Est mais cette priorité va très vite être celle aussi de l'Ile-de-France et il faut qu'on commence déjà à envisager ce genre de chose".
Plus de lits en Seine-Saint-Denis
"Il faut qu'on le fasse dès maintenant en Ile-de-France, le but c'est de retrouver de la disponibilité pour les malades de demain ou d'après-demain", a-t-il dit, tout en soulignant que les services de l'AP-HP n'étaient pas encore à saturation.Il a confirmé les informations selon lesquelles plus aucun lit de réanimation n'était disponible dans le département de Seine-Saint-Denis, mais a assuré qu'il "faut raisonner au niveau d'une région, et sur l'Ile-de-France aujourd'hui on n'est pas en manque de lits".
"Juste à côté il y a d'autres lits de réanimation disponibles", a-t-il souligné, relevant une inadéquation entre la population du département et les infrastructures médicales disponibles.Pr Bruno Riou sur la saturation des lits de réanimation en Seine-Saint-Denis : "C'est une information réelle, mais qui n'a pas de sens pratique au niveau de l'Île-de-France. En Seine-Saint-Denis il y a une disproportion entre le nombre d'hôpitaux et la population." #le79Inter
— France Inter (@franceinter) March 27, 2020