Le trou financier provoqué par la crise du coronavirus dans les transports publics, continue de se creuser. Île‐de‐France Mobilités s'attend à une chute de ses recettes de 20% à 26% cette année, avec des pertes pouvant atteindre jusqu'à 2,6 milliards d'euros.
Les élus chargés des transports publics appellent à l'aide Emmanuel Macron. Ils demandent à l'Etat de compenser les pertes de revenus dues à la crise du coronavirus. Dans un courrier adressé au président de la République le 20 mai, le Groupement des autorités organisatrices de transport (Gart) prévient que les collectivités locales vont devoir faire face "à un déficit de ressources qui va se chiffrer, à la fin de l'année en cours", à plus de 20% de leurs budgets transports. Parmis les signataires de courrier, figure Île-de-France Mobilités. La société francilienne représente près de la moitié de l'offre globale des transports en commun en France.
La région parisienne particulièrement touchée par la crise du coronavirus
Raison pour laquelle, dans ce courrier, le président du Gart, Louis Nègre insiste bien sur la situation financière d'Île‐de‐France. Sur un budget annuel de fonctionnement de plus de 10 Milliards d’€, l’autorité organisatrice des transports en Île-de-France (Île‐de‐France Mobilités) "prévoit une baisse de 20 à 26 % de son budget, explique-t-il. Ce qui correspond à des pertes annuelles de 0,6 à 1 Milliard d’€ pour le versement mobilité et de 1,2 à 1,6 Milliard d’€ pour les recettes usagers".- Le versement mobilité et les recettes tarifaires largement amputés
La deuxième source de financement dans le rouge concerne les recettes tarifaires : la période de confinement a fait fondre une grande partie des recettes venues des voyageurs (la billetterie représentant environ 30 % des ressources).
Sur les réseaux sociaux, la Présidente de la Région, Valérie Pécresse, parle de "transports franciliens exsangues financièrement".
Il y a quelques semaines elle avait annoncé des pertes à hauteur de 1 milliard d'euros, mais la situation s'est aggravée. Avec un risque de conséquences sociales majeures.Oui il faut regarder la situation en face : les transports franciliens sont exsangues financièrement. Ils ont perdu 90% de leurs recettes voyageurs et la moitié de leur recettes entreprises (versement transport) à cause de la mise en chômage partiel des salariés. https://t.co/NSX1i58yaj
— Valérie Pécresse (@vpecresse) May 25, 2020
- Des frais supplémentaires ont grevé le budget d'Île-de-France Mobilités
"Sans évolution de sa situation financière, Île-de-France Mobilités ne sera plus en mesure, à compter de la fin août, de s'acquitter de sa contribution auprès de ses opérateurs" - essentiellement la RATP et la SNCF - a prévenu Louis Nègre. Par effet domino ces entreprises pourraient se retrouver dans l'incapacité de payer leurs salariés.