Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (DLF), et neuf autres maires de la grande couronne francilienne entendent mobiliser leurs collègues contre le "gigantisme" du Grand Paris, qui marginalise selon eux les cinq millions d'habitants des franges régionales.
Une lettre adressée à près de 1.300 maires
Dans un courrier envoyé à quelque 1.280 maires et présenté mardi à la presse, les dix maires de petites communes de l'Essonne, de Seine-et-Marne, du Val-d'Oise et des Yvelines, adhérents à DLF, parfois ex-UMP ou non inscrits, mettent en garde contre "ce qui deviendra un jour un grand fiasco financier" et estiment avoir "le devoir de proposer une alternative crédible"."C'est une opération pour leur ouvrir les yeux face au désastre financier et urbanistique du Grand Paris qui est une mystification, une arnaque", a expliqué à l'AFP M. Dupont-Aignan, tête de liste de son parti pour les régionales de décembre. "C'est un rouleau compresseur qui avance et court-circuite le conseil régional", souligne-t-il.
Il dénonce "deux structures qui se superposent" : la future Métropole du Grand Paris "avec ses 350 nouveaux élus sans en supprimer" dans les autres strates existantes (région, départements, intercommunalités) et "les 123 membres de la Société du Grand Paris", qui réalise le métro Grand Paris Express.
Il espère évidemment toucher les maires des petites communes de la seconde couronne, là où il espère réaliser de bons scores aux élections régionales.
Pour une fusion RATP, Stif, et Société du Grand Paris
"On met 30 milliards sur la table pour un projet mal conçu alors que les RER sont à l'abandon", a regretté M. Dupont-Aignan, qui reprend à son compte l'idée de Roger Karoutchi (LR) de "fusionner RATP, SNCF Transilien, SGP et Stif pour avoir une vision d'ensemble des transports"."On multiplie les strates, et on oublie cinq millions habitants de la grande couronne qui sont rayés de la carte", a poursuivi le maire d'Yerres, parlant d'un "mouvement très fort de protestation en grande couronne".
Le candidat, dont "les listes sont quasiment prêtes", les dévoilera début octobre car "des gens des Républicains se rallient, ils voient bien que Mme Pécresse (LR) a la même politique que M. Bartolone (PS) sur le Grand Paris".