La question du vote par correspondance est l’une des grandes problématiques de ce scrutin qui n’a toujours pas de vainqueur.
Parmi les millions d’Américains qui se sont exprimés dans les suffrages - pour Donald Trump ou Joe Biden - une partie l’a fait par correspondance. C’est le cas de ceux qui ne voulaient pas s'exposer à la pandémie de la Covid-19 en se rendant dans un bureau de vote, mais aussi des citoyens américains vivant à l’étranger.
En ce qui concerne les citoyens américains vivant en Île-de-France, des évènements, réunions, ateliers ou encore forums ont été organisés durant la campagne par des associations ou des « représentants » des partis démocrate, républicain ou autre. A noter que beaucoup sont bénévoles et bénéficient d'aides dans de rares cas.
France 3 Paris Île-de-France a eu l’occasion d’interroger des membres de deux de ces associations : « Democrats Abroad » – qui œuvre pour le droit de vote des Américains expatriés, quelles que soient les convictions politiques des électeurs – et « Republicans overseas », rattaché « informellement » au parti républicain américain, mais qui n’y possède pas de représentants.
Plus de 'Démocrates' que de 'Républicains' à Paris
"Nous organisons des évènements à chaque grande élection, qu’il s’agisse de la présidentielle ou celles dites de ‘mi-mandat’ ", explique Didier Moutou, porte-parole et membre de « Democrats Abroad », précisant toutefois que "pendant le confinement, une grande majorité (des évènements) étaient en ligne, notamment via Zoom et d’autres plateformes". "Nous avons aussi programmé des événements réguliers dans des lieux fixes toutes les semaines, au mois d’août et de septembre, comme par exemple une librairie anglaise dans le quartier de Notre-Dame, un bar ou encore certains restaurants du côté de Saint-Germain-en-Laye, sans contact(s) avec l'ambassade ou le consulat", ajoute-t-il, expliquant également que "les gens venaient aussi pour se renseigner sur la procédure de vote, s’inscrire sur les listes électorales et voter en fonction de l’État où il était résident aux États-Unis"."Nous n’avons pas procédé à des rassemblements ou des événements spéciaux. Nous ne comptons qu’entre 100 et 200 membres de ‘Republican Overseas’ à Paris", confie de son côté John Lowe, membre de l'association, et soutien du président Trump. "Nos membres sont intervenus dans les médias français et ont discuté avec des étudiants pour expliquer au peuple français et aux médias français pourquoi il était important de voter pour Donald Trump et le parti républicain et essayer de changer l’image de Donald Trump que véhiculent le New York Times, le Washington Post ou CNN". "La Covid a restreint nos opportunités d’action et, honnêtement, il y a moins de ‘Républicains’ que de ‘Démocrates’ parmi les Américains vivant à Paris", regrette-t-il.
Guérilla judiciaire
La plus grosse problématique qui est survenue lors de cette élection, c’est la question du vote par correspondance, qu’il soit par mail ou par courrier physique. Pourtant, "le système de vote par mail n’est pas récent, et il est tellement fiable que le président lui-même, sa famille et son entourage votent par mail depuis des années, y compris pour cette élection", insiste Didier Moutou. "D’après mon expérience personnelle, c’est très simple de voter par e-mail en tant qu’Américain vivant à l’étranger", confirme John Lowe.Depuis Paris, "les votants ont pu faire leur choix lorsque les procédures de l’État dans lequel ils habitaient le leur permettait. Certains États mettent plus de temps à livrer des accusés de réception. On a vu beaucoup de problématiques sur les courriers papiers compte tenu de la nomination par Donald Trump de l’un de ses fidèles à la tête de la Poste qui a, dès son arrivée, mis en place des mesures visant à ralentir le traitement du courrier, explique Didier Moutou, porte-parole et membre de « Democrats Abroad ». Il savait que, compte tenu de la pandémie de Covid-19, beaucoup de votes allaient se faire par courrier".
Pour l’instant, les Américains retiennent leur souffle. C’est une lutte acharnée entre Donald Trump et Joe Biden. Ce dernier, pour l’instant en tête dans le scrutin fédéral, devrait, à moins d’un séisme politique, prochainement accéder à la magistrature suprême américaine. Donald Trump a d’ores et déjà décidé de se lancer dans une véritable guérilla judiciaire et annoncé qu’il contesterait certains votes, notamment ceux réalisés par correspondance.