Plus de 77.000 personnes ont voté pour le référundum sur le périphérique proposé par Valérie Pécresse qui se clôt aujourd’hui. Le projet de réhabilitation de cette "autoroute en ville" en un boulevard urbain oppose Valérie Pécresse, présidente de la Région et Anne Hidalgo, maire de Paris. Récapitulatif en sept actes de ce bras de fer.
Quel avenir pour le périphérique parisien, symbole de pollution et de barrière avec la banlieue ?
A sa création en 1973, le périph' était destiné à faciliter les déplacements dans la capitale. Aujourd'hui, cette autoroute urbaine est ultra fréquentée : 1,1 million de conducteurs l'empruntent au quotidien et constitue une nuisance sonore pour les 100.000 riverains habitant le long des 35 kilomètres de bitume.
Acte 1. Fin mai 2019, la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, reprend une large partie des conclusions de la mission d'information et d'évaluation (MIE) lancée à l'automne 2018, associant des élus de tous les groupes politiques du Conseil de Paris. Cette mission propose notamment à l'horizon 2020/2030 d'abaisser la vitesse de 70 à 50 km/h et de réduire le nombre de voies à deux fois trois voies (contre 4 à 5 à certains endroits actuellement), dont une sera réservée aux véhicules "propres" (covoiturage, voitures électriques, hybrides, transports en commun, etc.).
La mairie de Paris, souhaite réserver une voie à certains véhicules après les Jeux olympiques de 2024
Acte 2. A l'issue du Conseil parisien des mobilités qui se tient en juillet 2019, Anne Hidalgo dit souhaiter voir ces évolutions mises en place d'ici les Jeux olympiques de 2024. Dans le cadre des JO, il est prévu de dédier une de ses voies aux participants (athlètes, officiels, personnel médical), qui pourrait ensuite être réservée aux transports en commun, aux véhicules électriques ou au covoiturage, imagine à l'époque la mairie de Paris.
Mai 2021, Valérie Pécresse propose que la région Ile-de-France récupère la gestion du périphérique parisien
Acte 3. En réaction à l'annonce de la mairie de Paris de réserver une voie du périphérique à certains véhicules après les JO 2024, Valérie Pécresse, alors en campagne pour sa réélection à la tête de la région, dit vouloir organiser "un référendum régional" sur le sujet et récupérer la gestion de cette infrastructure qui "ne peut pas rester uniquement la propriété de la mairie de Paris".
Acte 4. Le 4 sept, la présidente de la région Île-de-France (LR) Valérie Pécresse annonce qu'elle va organiser un référendum sur "l'avenir du périphérique" parisien, en dénonçant comme "idéologique" l'idée de la mairie de Paris de revoir l'usage du périphérique, dans un entretien publié par Le Parisien.
Acte 5. Le 10 novembre, Valérie Pécresse lance sa consultation en ligne. "Pour ou contre la suppression d'une voie pour tous du périphérique?", demande la région dans un vote ouvert jusqu'à aujourd'hui, ce mardi 30 novembre "à toutes les personnes l'empruntant ou non". Cette consultation vise le projet de la mairie de Paris qui parle elle, de "transformation".
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Le 16 novembre, la Ville boucle son projet de voie dédiée au covoiturage
Acte 6. Le Conseil de Paris à majorité de gauche a bouclé, mardi 16 novembre, son projet de réserver au covoiturage une voie du périphérique à l'issue des Jeux Olympiques de 2024, et cela sur l'ensemble des 35 kilomètres de la voie circulaire.
En approuvant une convention avec la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) et Paris 2024 (le comité d'organisation) sur le financement de simulations de trafic pour les "voies olympiques", réservées aux athlètes, médias, officiels, secours et forces de l'ordre pendant les Jeux, la mairie réaffirme que la voie réservée sur le périphérique et ses équipements (caméras de forme, capteurs, signalétique) "seront conservés afin de permettre la création d'une voie réservée au covoiturage et autres modes vertueux".
Une voie dédiée sur l'intégralité du boulevard périphérique
Mais alors que la voie olympique, financée par la Solideo, ne concerne que les trois quarts (ouest, nord et est) du périphérique, le conseil municipal a adopté un voeu du groupe écologiste demandant de "compléter l'héritage" en intégrant dans la future voie de covoiturage le tronçon sud, entre les portes de Versailles et de Bercy, "afin de créer une voie dédiée sur l'intégralité du boulevard périphérique parisien". "Nous avons voté le principe de faire tout le périphérique", a résumé l'adjoint (EELV) à la transformation de l'espace public, David Belliard, estimant à 6 ou 7 millions d'euros le budget municipal pour "financer le bouclage de cette voie dédiée".
La liste de ces "autres modes vertueux" est "en cours d'élaboration dans le cadre des ateliers du Périphérique", rappelle la mairie. Le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire a évoqué les "transports en commun" et les "véhicules électriques".
La Ville attaque la Région en justice
Acte 7. Dernier rebondissement en date, la mairie de Paris a annoncé jeudi 25 novembre, assigner au tribunal administratif la région Ile-de-France, pour avoir lancé une consultation autour du projet de voie dédiée au covoiturage sur le boulevard Périphérique. La Ville juge illégal ce vote en ligne. A ce jour, 77.000 votants ont répondu au référendum organisé par la Région.