"La majorité des enfants ne vont pas aux toilettes" : la FCPE Paris alerte

Le passage aux toilettes à l’école est une source d’angoisse pour beaucoup d’élèves en raison du manque d’intimité et du défaut d'hygiène. Plus de 8 enfants sur 10 se retiennent d’aller aux toilettes à l’école.

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"Ça fait très longtemps que la FCPE Paris et d’autres parents d’élèves alertent sur la problématique des toilettes en milieu scolaire. On s’aperçoit que la majorité des enfants ne vont pas aux toilettes. C’est une problématique d'hygiène et de santé publique", explique Sylvaine Baehrel, représentante FCPE Paris et membre du collectif "A nous les toilettes !".

Des toilettes qui ne ferment pas très bien, qui sont bouchées ou un manque de papier toilette sont autant de raisons qui poussent les enfants à se retenir d'y aller. Pour Sylvaine Baehrel, les enfants sont aussi inquiets d’aller aux toilettes. "Les enfants ont peur, par exemple que quelqu’un ouvre la porte, lorsqu’ils sont aux toilettes". "Comme souvent c’est un endroit moins surveillé ou les enfants peuvent craindre les moqueries, ou du harcèlement de la part de leurs camarades", dit-elle.

Des stratégies d'évitement néfastes pour la santé

Les conséquences influent sur la scolarité des enfants. 6 sur 10 enfants n'arrivent pas à se concentrer sur leur travail, révèle un baromètre publié en octobre 2022.

Lorsqu’on se retient toute la journée, on n’est pas forcément concentré sur ce qu’on entend en classe. Les toilettes doivent être un lieu neutre dans les établissements", souligne la représente FCPE.

Le collectif "A nous les toilettes !" regroupe des professeurs, des élus locaux, des parlementaires, des parents d’élèves, des entreprises, des experts et alerte régulièrement sur cette problématique.

"Nous étions présents au salon des maires l'an dernier", relate Sylvaine Baehrel. Plus récemment, en juin, le collectif a participé à une table ronde à l’Assemblée nationale. "Tous ensemble, on essaye de trouver des solutions pour que ce soit un lieu comme tous les autres lieux de l’école. Aujourd'hui il y a des conséquences sur la santé des petites filles, on découvre des cystites à la maternelle", déplore-t-elle.

Les WC ne sont pas un petit sujet

Dans le cadre du programme "À nous les toilettes !", La géographe Édith Maruéjouls, travaille sur le réaménagement des sanitaires dans les écoles. "Édith Maruéjouls, s’est penchée sur ce problème et apporte des solutions simples et pas forcément coûteuses", constate Sylvaine Baehrel.

Tout d'abord, protéger les cabines des WC des regards extérieurs. Une expérience a été faite dans des écoles primaires où des filets de protection visuelle ont été installés au-dessus des blocs sanitaires. La géographe plaide aussi pour la suppression des urinoirs ou la pose de parois en carton si ce n’est pas possible.

Des propositions qui peuvent inquiéter les parents

Une des clés proposée par Edith Maruéjouls est la mixité. "On dit aux enfants, qu'il faut savoir vivre ensemble et en même temps il n’y a pas de mixité dans les WC", constate Sylvaine Baehrel. La représentante FCPE poursuit, "dans les toilettes des filles des miroirs sont souvent installés. C'est à la fois, une injonction donnée aux filles de se regarder et de confronter leurs images, ce qui peut être source d'angoisse pour certaines". "Lorsque l'on introduit de la mixité, les toilettes deviennent un lieu commun comme la cour". Ce genre de dispositif, dit-elle, "a un impact réel sur le climat scolaire. On vit ensemble partout".

La discussion est nécessaire pour la mise en place de ces nouvelles approches. Je ne vous cache pas que les parents, si on ne leur explique pas, peuvent être vent debout contre ce genre de fonctionnement", reconnaît Sylvaine Baehrel.

L’idée ce collectif, est de mettre le débat sur la place publique et que les pouvoirs publics s’en mêlent. "Il ne faut pas se voiler la face, posons le débat", dit Sylvaine Baehrel. "Prenons les avis de tout le monde et cherchons ce qui peut être mis en place en fonction des besoins de chaque établissement". "Des solutions existent : agissons ensemble !", revendique le collectif qui espère une prise de conscience collective.

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