L'opérateur des Vélib', Smovengo, a obtenu une rallonge de 4 millions d'euros par an jusqu'en 2024. Elle sera financée essentiellement par une hausse des tarifs sur les vélos électriques.
Le feuilleton Vélib' continue, et cette fois-ci, c'est aux usagers qu'il est demandé de mettre la main au portefeuille. L'opérateur Smovengo qui a repris la gestion de Vélib' en présentant l'offre la moins chère en 2018 succédant ainsi à JCDecaux, a obtenu une rallonge qui pourra aller jusqu'à six millions d'euros supplémentaires par an - la projection est de 4 millions - jusqu'en 2024.
Cela, pour "faire en sorte que le service se poursuive", explique Sylvain Raifaud, président du Syndicat Autolib' Vélib Métropole (SAVM). Cela dans un contexte de "nette amélioration des conditions d'exploitation et de gestion". Un avenant au contrat en cours jusqu'en 2032 a été soumis aux 57 communes adhérentes du SAVM ce jeudi.
Forte progression des trajets en vélo électrique
Raison invoquée : la sur-utilisation des vélos électriques, qui représentent 35% de la flotte pour 60% des trajets et engendrent un fort coût de maintenance (plus élevé que pour les vélos mécaniques).
La majorité de la rallonge étant assurée par l'augmentation des tarifs sur les vélos électriques, les collectivités, qui financent un contrat de base de 40 millions par an, ne devraient débourser que 2,5 millions en plus.
"On va mettre à contribution l'usager des vélos électriques en faisant en sorte qu'ils restent abordables là où ils sont le plus utiles, c'est-à-dire pour les trajets de longue distance : on a un réseau qui s'étend maintenant sur 400 km²", souligne Sylvain Raifaud, qui veut également limiter la hausse pour "les personnes qui ont du mal à faire des efforts physiques" et réfléchit à une autre adaptation pour les usagers des "stations en hauteur".
Menace de plainte de JCDecaux
Entre stations en panne et retards d'installation, la passation en 2018 avait viré au cauchemar pour de nombreux utilisateurs et la mairie dirigée par Anne Hidalgo (PS).
"Pour que cette amélioration se poursuive, il faut un peu de moyens", résume Raifaud qui exige en échange de la rallonge une meilleure qualité de service, qui sera jugée par un comité d'usagers.
La rallonge doit aussi servir à poursuivre l'élargissement du service à la petite couronne. "Il y a déjà 400 stations en banlieue, on va passer à 500 dans l'année", prévoit l'élu écologiste.
Une rallonge qui ne plaît pas à l'ancien opérateur historique, JCDecaux, qui avait fait une offre plus chère. Selon l'Opinion, son directeur général, Jean-Michel Geffroy, a demandé au SAVM de "mettre un terme à (...) ce projet d’avenant dont l’illégalité serait manifeste" et menace de porter l'affaire devant les tribunaux.