Dans la région, 8 sites historiques en mauvais état ou en péril vont être restaurés. Ils ont été sélectionnés par la Mission du Patrimoine portée par Stéphane Bern, le ministère de la Culture et le fameux loto de la FDJ, la Française des jeux. En voici la liste.
En France, une centaine de sites à rénover a été retenue et dévoilée hier dont 8 en Île-de-France, un dans chaque département. Depuis quatre ans, la Mission Patrimoine, portée par Stéphane Bern, la Fondation du Patrimoine, le ministère de la Culture et FDJ, restaure des édifices en péril. En France, 627 sites ont été restaurés. 297 sont d’ores et déjà sauvés.
Ces projets sont financés notamment grâce au loto du patrimoine. Depuis hier, des tickets à gratter dédiés à notre patrimoine sont en vente.
A Paris
La Maison-atelier de l’artiste Jean Lurçat
La maison-atelier du peintre Jean Lurçat (1892-1966) a été construite en 1925 par son frère l’architecte André Lurçat (1894-1970), l’un des principaux représentants du Mouvement moderne avec Le Corbusier et Mallet-Stevens. Ce bâtiment est considéré comme un chef-d’œuvre de l'architecture moderne. Il se situe impasse Villa Seurat à Paris.
La maison construite en béton est fragilisée par le temps. Des éléments de la façade sont très dégradés et engendrent des risques d'infiltration dans les murs. Les travaux à réaliser seront de deux natures. La façade doit être rénovée ainsi que les pièces intérieures. L'objectif est d'ouvrir ce chef-d'oeuvre architectural au public.
Seine-et-Marne
La Tuilerie de Bezanleu à Treuzy-Levelay
Construite en 1825 et en activité jusqu’en 1990, la tuilerie de Bezanleu fabriquait des tuiles sur un mode de production artisanale. Cette tuilerie témoigne de notre histoire industrielle.
La tuilerie est dans un état de dégradation important. Chacun de ses bâtiments exige de lourds travaux. La ferme de la halle de séchage s’est effondrée, des charpentes sont en partie manquantes ou brisées et plusieurs édifices subissent des remontées capillaires et glissements de tuiles. Objectif, rouvrir cette tuilerie au public.
Dans les Yvelines
Le Centre pédiatrique des Côtes des Loges-en-Josas
Le château des Côtes est de style néo-gothique. Il a été construit entre 1872 et 1875 par Alphonse Mallet. Ouvert en 1952 pour la prise en charge des enfants atteints de rhumatisme articulaire aigu, le Centre pédiatrique des Côtes est aujourd'hui, un établissement privé, à but non lucratif, proposant des soins de suite et de réadaptation à des enfants de 0 à 18 ans.
La couverture et la terrasse arrière du château ont besoin d'être restaurées. Les problèmes d’infiltration sont en augmentation croissante. L'humidité atteint aujourd'hui la salle de rééducation du 2ème étage, l'unité de soin, les espaces administratifs et la cuisine. La Fondation reçoit des certifications tous les 4 ans et se doit d’assurer la sécurité de ses jeunes patients, sinon l'établissement ne pourra continuer à les accueillir.
En Essonne
La tour Henri IV du château de Montagu à Marcoussis
Bâti à Marcoussis entre 1400 et 1408 par Jean de Montagu, le château, à la fois défensif et résidentiel, était considéré comme l'une des plus belles réalisations architecturales du règne de Charles VI. Il a été démoli au XIXe siècle.
Aujourd'hui, il ne reste qu' une seule des quatre tours rondes, la tour Henri IV, dite « tour des oubliettes ». Haute de 17 m, située à l'angle Nord-Est, elle abrite une salle basse hexagonale voûtée mais elle menace de s'effondrer. Les travaux ont pour but d’éviter sa chute : consolidation des maçonneries, complément des arrachements des courtines et leurs mâchicoulis et du boudin formant couronnement, reconstitution de baies, pose d'étanchéité en couverture, charpente, toiture en plomb, paratonnerre et pose de portes et châssis des baies. Par ailleurs, un escalier extérieur sera construit.
Dans les Hauts-de-Seine
Les Communs du domaine de Vert-Mont à Rueil-Malmaison
En 1855, Gustave d’Eichthal fonde le domaine de Vert-Mont. Cet intellectuel saint-simonien, scientifique et philosophe célèbre en son temps, y édifie sa maison de campagne. À partir de 1857, il y ajoute des communs : une écurie pour 4 chevaux et le pavillon du cocher. Ce dernier est un exemple du style pittoresque en vogue au Second Empire.
Les communs du domaine de Vert-Mont à Rueil-Malmaison sont à restaurer. L’orangerie, le pavillon du cocher et les écuries sont en très mauvais état et doivent être rénovés intérieurement et extérieurement.
En Seine-Saint-Denis
La Grande halle du Studio Pathé-Albatros à Montreuil
En 1904, Charles Pathé qui s'est lancé dans l’industrie du cinéma souhaite concurrencer la "Star Film" de Georges Méliès. Pathé trouve alors une ancienne écurie dont les boxes à chevaux seront transformés en loges et construit une grande verrière pour profiter de la lumière naturelle pendant les tournages. Avec l’avènement du cinéma parlant dans les années 30, le site est reconvertit en usine de métallurgie, puis laissé à l’abandon.
Ce témoin de l’histoire du cinéma est en péril endommagés par un incendie et des fuites d’eau importantes notamment la grande verrière. Après sa restauration, la Grande halle du Studio Pathé pourrait héberger un pôle culturel dans le bas-Montreuil.
Dans le Val-de-Marne
Le Boathouse de l’Aviron à Joinville-le-Pont
Le boat house de l'aviron était une auberge au XIXe siècle puis devient une maison "accueillante" comme il en existait tant sur les bords de Marne, avec des chambres qui existent encore aujourd’hui. C’est à partir de 1902 que viendra s’installer le Cercle Nautique de Paris, pour la pratique de l’aviron et de la voile.
Les deux bâtiments (le petit de 1879 et le grand de 1932) sont en péril, érodés par 145 ans de vie en bord de Marne. La façade à l'Italienne en plâtre s'effrite. Les chapiteaux à l’antique, coquilles Saint-Jacques en terre cuite, frises de céramiques colorées et fleurs de faïence se fissurent ou se décollent. Les gouttières et le toit fuient. Les volets ont disparu. Les enduits de façade du bâtiment en béton armé se décollent, laissant tomber dangereusement les pierres sur les rameurs. Les travaux à réaliser sont importants.
Dans le Val-d’Oise
La maison des Joséphites à l’Isle-Adam
L'édifice est construit vers 1660 à la demande du prince Armand de Bourbon-Conti, seigneur des lieux, pour en faire une école gratuite pour les enfants de l'Isle-Adam. Pour l’enseignement, il fait venir de la région de Lyon des prêtres de la confrérie de Saint-Joseph, d’où le nom de "Maison des Joséphites".
De 1939 à 2006, la maison des Joséphites abrite le musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq. Mais à partir de mars 2006, elle ne répond plus aux règles de sécurité pour l'accueil du public, les expositions du musée sont reportées sur le Centre d'Art Jacques-Henri Lartigue.
L'édifice présente des marques d’usure très importantes : nombreuses fissures dues à l’absence d’aérations de dégâts des eaux non traités, ainsi que le stockage de charges lourdes non adaptées.