Les syndicats de police ont lancé le mouvement "fermons les commissariats" ce mercredi 19 décembre et appellent "tous les policiers de France de ne sortir que sur appel" d'urgence. Ils entendent alerter sur leur épuisement après des semaines de forte sollicitation.
De longues files d'attente s'étaient formées mercredi matin à l'aéroport de Roissy, près de Paris, en raison d'un mouvement des fonctionnaires de la Police aux frontières qui appliquent un contrôle scrupuleux des passeports en soutien à leurs collègues "épuisés".
"Les fonctionnaires passent plus de temps à contrôler les passeports, les files d'attente se sont donc allongées au terminal 1", a indiqué une source aéroportuaire.
"Nous voulons montrer que nous ne pouvons pas faire notre travail comme nous le devrions en période d'attentat, avec un contrôle scrupuleux des passeports, des fichiers etc", a expliqué Mathieu Raël, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance pour Roissy et Le Bourget.
Selon lui, il faudrait une minute et demi à deux minutes pour contrôler réellement un passeport, là où les fonctionnaires passent aujourd'hui 10 à 15 secondes. "On ne peut pas le faire car on est clairement en sous-effectif", a estimé le syndicaliste.
Il décrivait à 9h30 des files d'attente qui occupaient l'ensemble des couloirs du terminal 1.
Orly aussi touché
À Orly, une source aéroportuaire signalait "une forte affluence compte tenu de la période".En milieu de matinée, "ça commençait à bouchonner aux lignes de départ", a affirmé Anita Daburon, d'Alliance, qui a appelé les policiers à un contrôle scrupuleux des passeports.
Le ministère de l'Intérieur fait face à une fronde des policiers, "épuisés" par la surcharge de travail imposée par le mouvement des gilets jaunes et qui réclament un "retour sur investissement".
Les discussions entre l'Intérieur et les trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix, Alliance, Unité-SGP-FO et Unsa-Police, doivent reprendre dans la journée.