Pôle emploi : les agences franciliennes bientôt équipées de bracelets anti-agression

Une livraison de matériel anti-agression est attendue dans les prochains jours dans les agences Pôle emploi d’Île-de-France. Ce renforcement n’a aucun lien avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage a affirmé ce vendredi la ministre du Travail Elisabeth Borne.

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Ce vendredi 1er octobre 2021, la réforme de l’assurance chômage – contestée par les syndicats et certains mouvements politiques – entre en vigueur. Elle se traduit notamment par un durcissant du calcul de l'allocation chômage, entraînant ainsi des réductions d’allocations pour les demandeurs d’emploi. Une mesure qui pourrait potentiellement créer une ambiance électrique dans les agences Pôle Emploi d’Île-de-France. "Cette réforme va plonger les usagers dans un état de détresse psychologique qui peut aboutir à de la colère", estime Francine Royon, secrétaire régionale CGT Pôle emploi pour l'Île-de-France.

Dans le même temps, les agences de la région réorganisent leur sécurité. Selon une note interne intitulée "Plan d'action sécurité" et relayée par nos confrères de France Inter, une commande a été passée pour la région francilienne de 695 bracelets permettant de déclencher l'alerte en cas de danger (agressions ou incivilités). À ces bracelets, s'ajoutent une centaine de boîtiers dotés d'une sirène multi-tonalité et d'un flash dont l'objectif, stipule le document, est de "permettre aux agents de pouvoir signaler une agression ou une incivilité" dont ils seraient victimes. La livraison des premiers kits serait prévue cette semaine, pour la Seine-Saint-Denis d'abord, avant Paris la semaine prochaine. La question de la généralisation des caméras de surveillance dans les agences de Pôle emploi a également été évoquée la semaine dernière par la direction, toujours selon France Inter.

"Amalgame scandaleux"

Même si cette commande de matériel coïncide avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage, les deux événements semblent toutefois être un hasard du calendrier. Interrogée par nos confrères de LCI ce vendredi en fin de matinée, la ministre du Travail Élisabeth Borne a indiqué que "les mesures [sécuritaires, ndlr] qui ont été présentées aux instances en Île-de-France font suite au meurtre d’une agent de pôle emploi à Valence en janvier dernier" par "un homme déséquilibré qui a aussi tué une DRH dans l’entreprise où il travaillait".

"Le plan de sécurité, décliné au niveau local par chaque région, n’a rien à voir avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage"

Jean Bassères, Directeur général de Pôle emploi

"Ne mélangeons pas tout (…) la direction de Pôle emploi veut rassurer les agents pour ne plus avoir la crainte d’avoir des agressions (…) tous les agents du service public doivent être protégés", a ajouté la ministre, qui a dénoncé un "amalgame scandaleux" de la part de "certains syndicats" qui ont "entretenu cette confusion entre des mesures prises pour protéger des agents du Pôle emploi et la réforme de l’assurance chômage". Cette absence de lien a été réaffirmée dans un communiqué émanant de la direction générale de P^le emploi. "Le plan de sécurité, décliné au niveau local par chaque région, n’a rien à voir avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage", souligne le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, qui déplore que ces mesures soient "instrumentalisées".

"Concours de circonstances"

Cela ne semble pas convaincre les syndicats qui estiment qu'il y a un potentiel lien de cause à effet entre l'entrée en vigueur de la réforme et le renforcement de la sécurité dans les agences franciliennes. "Le première partie du 'plan de sécurité' nous a été annoncée au lendemain du drame de Valence. Mais la deuxième, on nous l'a annoncé le même jour que celui où on nous a précisé la modification du mode de calcul du salaire journalier de référence pour les usagers. Cela veut dire que la direction reconnaît elle-même, en présentant les deux sujets en même temps, qu'il y a un risque de contestation et de colère de la part des usagers qui peut émerger", poursuit Francine Royon, ajoutant par ailleurs que "la poursuite du plan sécuritaire nous a été présenté hier, veille de l'application de la réforme. C'est un concours de circonstances... mais qui va un peu loin pour n'être qu'un concours de circonstances".

Les agences Pôle emploi d’Île-de-France ont déjà été le théâtre d’agressions ou d'incivilités. A titre d'exemple, durant les premiers mois de l’année 2017, près de 350 phénomènes d’agressions physiques avaient été recensés dans les agences de la région. La même année, à Sarcelles, des agents avaient été menacés de mort ou avaient eu leurs voitures cassées. En 2020, année de la crise sanitaire, à l'échelle nationale, la direction de Pôle emploi avait fait état de 9 000 signalements d'agression ou d'incivilités. C'est moins qu'en 2019, où le chiffre était de 10 000.

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