La CFDT s’apprête à déposer un recours devant le Conseil d’Etat, pour lutter contre la pollution à laquelle s’exposent les salariés des transports. Gares, métros et tunnels… Le danger des particules fines concerne particulièrement l’Île-de-France.
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Rien qu’en région parisienne, 10 000 travailleurs selon la CFDT seraient concernés entre la RATP, la SNCF et les nombreux tunnels ferroviaires qui relient la région. Le syndicat, comme le révèlent nos confrères de Franceinfo ce lundi matin, va déposer cette semaine un recours devant le Conseil d’État.
A terme, l’objectif du recours est de pousser l’Etat à renforcer les normes d’exposition des salariés dans les tunnels, les métros et les gares. Des zones de travail souterraines où les équipes sont exposées à des taux de particules fines bien supérieurs aux seuils recommandés en extérieur, à l’air ambiant.
La CFDT avait déjà saisi la justice en 2015, sans succès, le Conseil d’Etat ayant alors rejeté sa demande. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) était censée, à l’époque, préparer des recommandations pour le ministère du Travail, d’ici la fin de l’année 2018. Un calendrier non respecté.
Patrick Rossi, de la Fédération générale des Transports Environnement du syndicat, contacté par France 3 Paris Île-de-France, demande au gouvernement d’agir et « d’arrêter de faire la sourde oreille ».
Quels sont les dangers liés à la pollution souterraine ?
Patrick Rossi : Le danger, c’est l’exposition aux particules fines. Il y a des effets importants sur la santé, comme le reconnaît l’Anses. Cela peut provoquer de gros problèmes cardiovasculaires mais aussi pulmonaires, respiratoires… Il y a de nombreuses pathologies.
Quels salariés sont-ils les plus exposés au danger en région parisienne ?
Ce sont principalement les salariés engagés sur les travaux de rénovation ou sur l’entretien des voix dans les tunnels ferroviaires. Et plus particulièrement les travailleurs de nuit, encore plus au contact des polluants avec les groupes électrogènes, qui fonctionnent au diesel.
Au-delà de la justice, quelles alternatives existe-t-il ?
De notre côté, on demande un suivi médical spécifique pour les salariés concernés, mais aussi de permettre des départs anticipés. A terme, il faudrait s’affranchir de l’utilisation du carbone [des équipements fonctionnant au diesel, NDLR] dans leur travail quotidien, pour passer à un fonctionnement en électrique. C’est techniquement possible mais ça demande bien sûr des investissements massifs. Des exemples existent, à Marseille notamment. Le problème est grave, les effets sont sérieux mais c'est l'omerta du côté du gouvernement.
On imagine que le problème de la pollution souterraine ne concerne pas uniquement les salariés, non ?
Tout à fait, le problème des particules fines touche tout le monde dans le métro, par exemple : les ouvriers mais aussi tous les usagers des transports. L’air ambiant est déjà pollué à l’extérieur, alors imaginez les personnes qui ont de l’asthme, ou des problèmes cardiaques, en souterrain… Il faudrait informer tout le monde au quotidien et bien entendu lors des pics de pollution, avec des panneaux. Il y a un problème d’information.