Les alsaciens ont voté contre la fusion des deux départements du bas-Rhin et du haut-Rhin. En Ile de France, certaines voix préconisent la fusion de Paris et des départements de la petite couronne. Entretien avec Philippe Dallier, sénateur UMP de Seine-saint-Denis.
Philippe Dallier, sénateur UMP de Seine-Saint-Denis, avait signé en 2008 un rapport sur la simplification administrative en Ile de France. Il préconisait la fusion de Paris et des trois départements de la petite couronne: Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-saint-Denis.
L'idée, également évoquée dans le rapport Balladur en 2009, n'a pas été retenue. Mais elle reste dans tous les esprits en filigrane lors des divers projets de loi sur le Grand Paris. La création de la métropole de Paris qui est le point polémique du projet présenté par Jean-Marc Ayrault le mois dernier, et qui sera présenté mercredi en conseil des ministres, tente de répondre de façon progressive à ce débat sur la fusion des départements de la petite couronne.
La réponse négative au référendum sur le fusion des départements alsaciens peut-elle livrer un enseignement pour l'Ile de France ? L'opinion de Philippe Dallier.
Quelle est votre réaction au vote négatif du référendum en Alsace ?
Philippe Dallier: " Ca montre la difficulté de l'exercice c'est clair. Les présidents des executifs étaient d'accord même s'il y avait des réticences chez des maires. On donne la parole au peuple, alors que d'habitude on nous accuse de décider entre nous. Et le vote est négatif. Je suis désabusé. On ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur volonté, mais qu'ils ne se plaignent pas de l'augmentation des impôts locaux."
Peut-on imaginer un référendum sur la fusion des départements de la petite couronne ?
Philippe Dallier: " Sur le débat autour du Grand paris, le débat est enfumé. Les citoyens ne comprennent rien. J'ai longtemps pensé qu'un référendum pouvait être un moyen d'en sortir. Si on l'organisait sur Paris et la petite couronne, ça purgerait la question. Avec un référendum, au moins, les arguments des uns et des autres seraient échangés sur la place publique, mais c'est sur que le résultat en Alsace est refroidissant.
La création de la metropole de Paris ne va -t-elle pas dans le sens d'une fusion de départements ?
Philippe Dallier: "Sur le Grand Paris, on est dans le scénario inverse de l'Alsace. On va empiler les couches administratives et on décide cela entre nous. C'est dramatique"