"Rue des Archives" nous plonge dans la mémoire de l'audiovisuel. Cette semaine, place aux usages de la nouvelle année : cérémonie des vœux, discours du Nouvel an, galette des rois... Des coutumes qui ont une grande importance dans la vie sociale.
A son entourage familial ou dans le cadre professionnel, présenter ses vœux pour la nouvelle année reste un passage obligé par la bienséance. "Dans l'histoire, les vœux étaient rendus par les sujets au Souverain. On a gardé cette tradition monarchique durant la Quatrième république notamment", explique Anne Pédron-Moinard, historienne et présidente de la Guilde des plumes, un collectif de femmes et d'hommes de l'ombre écrivant pour les élus. "Aujourd'hui, on est davantage dans une démarche de dialogue citoyen. Les élus vont vers les citoyens pour expliquer leur action."
En 2023, les vœux des élus se diffusent largement sur les réseaux sociaux. Sur un ton parfois décalé, humoristique, comme ces messages enregistrés avec effets visuels... voire en chanson. Rien à voir avec ces vœux exprimés en 1959 par Jean-Louis Vigier, président du conseil municipal de Paris, dans le lourd contexte de la guerre d'Algérie.
"C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Nous sommes encore prisonniers de la nuit", déclare alors, sur la première chaîne, le premier magistrat de la capitale, en citant Edmond Rostand.
Des vœux dans le bon sens
"Les vœux ont toujours une dimension individuelle : santé, bonheur, prospérité... C'est quelque chose qui s'adresse à l'intime", poursuit la spécialiste du discours. "Et puis il y a quelque chose de plus politique : sur une vision, un horizon, sur quelque chose que l'on a envie de dire sur l'état du monde et de la société."
Traditionnelle, la cérémonie des vœux de l'Elysée voit défiler les corps constitués : personnel diplomatique, syndicats, représentants religieux... Mais en début d'année, "la Maison du roi", autrement dit le personnel du palais, rend hommage au président de la République, s'amusent les Actualités françaises, dans un reportage de 1950.
La galette des rois, instrument républicain
Autre usage du début d'année : la galette des rois. On la consomme traditionnellement lors de la fête chrétienne de l'Épiphanie, début janvier. Et dans le cadre laïc de l'Elysée, des mairies ou des centres communaux d'action sociale.
"La galette des rois est l'un des rares moments de proximité physique entre l'élu et ses concitoyens."
Anne Pédron-Moinard, historienne, présidente de la Guilde des plumes"Rue des Archives", le 6 janvier 2023
Pour Anne Pédron-Moinard, le partage de la galette "est un peu, parfois, le bureau des pleurs et des plaintes" des électeurs. Un nid-de-poule au coin de la rue, un ramassage des poubelles mal effectué ? Pourquoi ne pas aborder le sujet auprès de son maire, tout en dégustant une part de galette ? C'est, là aussi, une façon de commencer la nouvelle année.
? "Rue des Archives", c'est chaque vendredi, à 11h50, sur France 3 Paris Île-de-France. Retrouvez l'intégralité du numéro #13, consacré aux usages de la nouvelle année.