105 000 personnes ont défilé à Paris lors de la grande marche contre l'antisémitisme ce dimanche après-midi a indiqué la préfecture de police.
Dans la foule, beaucoup de drapeaux bleu-blanc-rouge, et quelques pancartes : "Juifs attaqués, République en danger", "libérez les otages", ou encore "l'antisémitisme n'a qu'un seul visage : la haine".
Pour les manifestants juifs présents dimanche à Paris dans la marche civique, cela fait "chaud au cœur" de voir une foule compacte rassemblée pour dire non à l'antisémitisme, même si beaucoup soupirent, fatalistes : "il n'y a jamais assez de monde", rapporte l'AFP.
Lucas, 17 ans, Juif, en Terminale dans un lycée public de Seine-Saint-Denis, n'a, lui, "pas envie de se cacher pour pouvoir vivre tranquillement". "Dans mon lycée, personne ne m'a agressé mais j'entends beaucoup de discours de jeunes qui relativisent ce qui s'est passé et viennent me poser des questions".
"Malheureusement je vois beaucoup plus de jeunes dans les manifestations pro-palestiniennes où on entend des discours antisémites qui se banalisent", regrette-t-il.
Absence du chef de l'État
Avant le début de la manifestation organisée à l'appel des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, Joël Mergui, président d'honneur du Consistoire central de France, a fait part sur BFMTV d'une "déception de la communauté juive" concernant "l'absence du chef de l'État".
En fin de manifestation, le président du Crif, Yonathan Arfi, reconnaissait aussi que "sa présence aurait rendu cet événement encore plus historique". Mais "le pire pour les juifs c'est de se sentir seuls ; ce mur-là est tombé aujourd'hui", a-t-il jugé.
"Ce qui compte, c'est le chiffre de mobilisation des Français, la dimension politique, qui est allée au-delà des clivages, le fait que les Français aient répondu présents de manière populaire", a-t-il ajouté.
Le président de la République s'est adressé aux Français samedi soir, par le biais d'une lettre publiée par le journal Le Parisien. Il y a déploré "l'insupportable résurgence d'un antisémitisme débridé".
Un rassemblement LFI perturbé
La France Insoumise entendait manifester contre l'antisémitisme sans participer à la grande marche civique en organisant un dépôt de fleurs au square des Martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver ce dimanche matin.
Un rassemblement plus important prévu par LFI avait été interdit par la préfecture de police de Paris.
Quelques dizaines de manifestants ont perturbé le rassemblement. Cette action a été approuvée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). "Honneur à celles et ceux qui se sont opposés ce matin à ce que le mémorial du Vel d'Hiv soit souillé par les récupérations de LFI !", a commenté sur X (anciennement Twitter) la principale instance représentants les Juifs de France.