Dans les espaces verts parisiens, fermés depuis deux mois au public, en raison du confinement, la nature a repris ses droits. La mairie de Paris annonce de nouvelles mesures pour protéger la biodiversité dans les parcs et jardins.
Pendant la période de confinement, on a vu des canetons sur le périphérique, des daims dans les rues de Boissy-Saint-Léger, des renardeaux installés dans le cimetière du Père-Lachaise... Tirer des leçons de ce confinement pour continuer à protéger la faune et la flore, c’est ce qu’envisage la mairie de Paris en instaurant par exemple des zones de protection ou en laissant volontairement la nature prospérer à certains endroits quand les parcs auront rouverts.
La Ville de Paris a entrepris un diagnostic biodiversité de l’impact de ce confinement
Cette étude réalisée par des naturalistes a permis d’identifier des espaces où la biodiversité s’est particulièrement épanouie pendant cette période : des lieux de nidification ont été repérés, la flore locale indispensable pour les pollinisateurs s'est largement développée, et des micro-habitats naturels pour les insectes et les oiseaux ont été identifiés.Quels sont les enseignements tirés de cette étude et les nouveautés annoncées par la ville ? Pénélope Komitès, adjointe à la mairie de Paris, chargée des espaces verts, déroule les mesures qui seront mises en place : "grâce à une tonte tardive, certaines pelouses seront préservées durant l'été et l'automne pour permettre aux Parisiens de profiter d'espaces de détente". "Les autres pelouses continueront bien sûr, d’être tondues afin qu'elles résistent mieux au piétinement et pour faciliter leur régénération".
Sauver les vers de terre
La Ville a comme projet de laisser se développer les sous-bois et d'y conserver les feuilles et branchages tombés au sol, "cela permettra de renforcer la présence des vers de terre, utiles pour aérer la terre", explique l'adjointe au maire. La municipalité annonce aussi de nouvelles règles pour l'entretien des arbres et des arbustes. Les plantes grimpantes seront maintenues, notamment le lierre pour offrir un gîte et un lieu de nidification pour les oiseaux. La taille des arbustes se fera après la floraison, au profit des insectes pollinisateurs.Ce projet, poursuit-elle, entend donner aussi plus de place "aux plantes sauvages qui se glissent dans tous les interstices des éléments bâtis, sur les murs, les clôtures, les allées des parcs et jardins". Enfin, il ne faut pas oublier, un élément très important, conclue-t-elle, "la végétalisation des zones humides sont primordiales : les mares, les lacs sont, en effet, le lieux d’une biodiversité spécifique".
Les effets du confinement sur la faune et la flore étudiés à la loupe
Philippe Jacob, est responsable de l’Observatoire de la biodiversité parisienne. Il fait partie de l'équipe de naturalistes qui a eu la chance, ces derniers mois de parcourir les allées des parcs parisiens. Sa mission consistait à établir un état des lieux de la faune et la flore dans les jardins de la capitale.Il est satisfait des décisions qui ont été prises par la mairie. "Les fleurs sauvages et graminées, en échappant à la tonte, attirent les abeilles solitaires et les insectes", précise Philippe Jacob. "Ces insectes sont une nourriture de choix pour les nichées de mésanges, enhardis par l’absence de visiteurs".
Pour lui, toutes les mesures en faveur de la biodiversité sont positives. "J'ai constaté avec le confinement des phénomènes jamais vus en ville à cette échelle, à commencer par le chant des oiseaux". "On a pu les entendrent au-delà des grilles des parcs, en absence de tout bruit de la circulation".
Mais qu’en sera-t-il une fois que les parcs seront de nouveau ouverts ? "Les animaux vont se réhabituer progressivement, la résilience est très rapide, répond, le responsable de l’Observatoire de la biodiversité parisienne interrogé par FranceInfo. Tout de suite, les animaux vont repartir dans les endroits où ils peuvent se cacher, dans les sous-bois ou dans les buissons, et ils ressortiront le soir, lorsqu'il y aura moins de monde ."