Catherine Salinas voit alors son époux « arriver porte de Vincennes, et monter sur la rampe d’accès au périph’ » : « Evidemment ils [ses enfants] reconnaissent leur père, parce qu’il est grand par rapport à certains. Ma fille a des larmes qui coulent, elle ne sanglote même pas. Elle me regarde et elle me dit : "Papa va mourir". Je lui réponds que non, et en même temps, pendant cette minute trente d’assaut, je me dis : "Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire si ça explose ?" »
"Quand il y a l’inconnu, on a peur"
« Nos deux enfants ont vécu quelque chose d’inimaginable, ils ont vu leur père rentrer dans la colonne d’assaut, en direct », raconte-t-elle. Quant à la peur de perdre son mari, Catherine Salinas ne s’y est jamais vraiment habituée : « On n’y pense pas tout le temps, et heureusement sinon il faudrait comme je le dis changer de mari, parce que sinon la vie serait insupportable. On sait qu’il y a un risque, on se rassure en se disant qu’ils sont hyper entrainés et que, ma foi, ça va peut-être passer. Les moments très durs, c’est quand on ne connait pas les missions, quand on n’en avait jamais entendu parler avant entre nous. Quand il y a l’inconnu, on a peur. »Quelques mois plus tard, le 13 novembre 2015, le téléphone sonne de nouveau : George Salinas doit rentrer à Paris. Quand sa fille lui demande de ne pas y aller, Catherine Salinas se souvient des mots de l’ancien numéro 2 de la BRI : « Qui le fera si jamais je n’y vais pas ? ».
De sobres hommages à Paris, cinq ans après
Cinq ans après, de sobres hommages ont été rendus mardi aux victimes des attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo, Montrouge et l'Hyper Cacher. Une centaine de personnes se sont rassemblées en fin de matinée rue Nicolas-Appert, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo et les noms des victimes ont été lus devant leurs familles et leurs proches. Dépôts de gerbe, minutes de silence, Marseillaise : le même rituel, tout en sobriété à la demande des familles, s'est répété ensuite Boulevard Richard Lenoir, où le lieutenant de police Ahmed Merabet a été abattu par les frères Kouachi, puis porte de Vincennes devant le magasin Hyper Cacher, où Amédy Coulibaly a tué quatre hommes, tous juifs, lors d'une prise d'otages le 9 janvier 2015.Un hommage à la policière municipale Clarissa Jean-Philippe, tuée à Montrouge (Hauts-de-Seine) le 8 janvier 2015 par Amédy Coulibaly, est également prévu mercredi sur les lieux du drame.🔴 DIRECT. Une minute de silence observée devant "Charlie Hebdo" : cinq ans après les attentats de janvier 2015, suivez les hommages
— franceinfo (@franceinfo) January 7, 2020
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