"Il faut se rendre compte qu'après la loi Veil, il n'y avait pas de structures" : la méthode de l'avortement par aspiration, de la clandestinité à la démocratisation

50 ans après la loi Veil, la France est le premier pays a fait entrer la liberté de recourir à l'IVG dans sa Constitution. Pourtant, nombreuses sont celles qui savent qu'une loi ne suffit pas à garantir un droit et que souvent, la honte et la culpabilité sont des forces bien plus puissantes. "IVG : Histoire(s) de combattantes", un documentaire nécessaire sur France 3 Paris Île-de-France.

Pourtant, le sexisme ne recule pas en France et infuse les plus jeunes générations. Seuls 66% des 18-24 ans estiment qu'une femme peut avoir librement recours à l'IVG. 2 personnes sur 3 n'ont jamais eu de cours d'éducation sexuelle au cours de leur vie.

Annie Chemla est une militante historique du MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception). Une organisation souvent oubliée dans les manuels d'histoire.

Né en avril 1973, à une époque où certains médecins ne supportent plus de voir les femmes mourir mutilées à cause d'avortements clandestins, le MLAC regroupe des centaines de femmes formées à une méthode d'avortement clandestine mais révolutionnaire : la méthode par aspiration.

Des femmes comme Annie et son amie Brigitte, que l'on retrouve dans le documentaire, se sont mises à avorter d'autres femmes alors que l'IVG était toujours interdit en France. L'histoire d'une désobéissance civile qui a permis à des milliers de femmes de continuer à vivre et à la loi Veil de s'imposer dans l'hémicycle.

Histoire(s) de femmes

À travers l'histoire de ces deux femmes, de celles qui ont avorté hier et aujourd'hui, des internes en médecine et des militantes de la première heure, c'est l'histoire de toutes les femmes que l'on réapprend. Les menaces, le courage et l'abnégation jusqu'à la victoire. Mais pour encore combien de temps ? Quelle réalité se cache derrière ce droit de façade ?

Dans "IVG : Histoire(s) de combattantes" Charlène de Vargas et Jennifer Aranda Walker laissent le droit de réponse à celles qui en parlent le mieux. Un documentaire à découvrir jeudi soir à 22.50 sur France 3 Paris Île-de-France ou en replay sur france.tv/idf