L'incendie du 4 rue Myrha, dans le 18ème arrondissement, avait fait 8 morts, le 2 septembre 2015. Un SDF du quartier, Mourad, avait fait un coupable idéal. Malgré l'absence de preuves, ou de traces ADN, il a passé un an en prison avant que l'on ne trouve le vrai coupable.
Le 2 septembre 2015, en pleine nuit, un incendie ravage l'immeuble du 4 rue Myrha, dans le 18ème arrondissement de Paris. Un incendie extrêmement violent qui, parce qu'il surprend tout le monde en plein sommeil, vers 4 heures du matin, va faire 8 morts dont 2 enfants. C'est l'incendie le plus terrible depuis celui de l'hôtel Opéra, en 2005.
Dès le lendemain, la police arrête un SDF du quartier parce qu'il possède un briquet et une bougie. L'homme en question, nommé Mourad, a 36 ans. Handicapé, souffrant de troubles bipolaires, il est d'abord envoyé à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture. Puis, malgré ses dénégations, il est mis en détention provisoire. Il n'existe aucune preuve de sa culpabilité. Aucun témoignage ne viendra l'accusé. Les enquêteurs ne trouveront pas non plus de traces ADN. Pourtant Mourad va passer un année derrière les barreaux de la prison de Fresnes. En continuant de nier être pour quoi que ce soit dans l'incendie.
Et puis sans prévenir ni son avocat ni sa famille, le 21 septembre 2016, Mourad est libéré. Sans un mot d'explication il est remis en liberté et se retrouve sur le trottoir de la prison de Fresnes, sans personne pour l'accuellir, sans argent non plus.
Mourad : un an de prison pour rien puis remis à la rue ! https://t.co/5r37J7XoZD
— Le Parisien | Paris (@LeParisien_75) 21 mars 2017
C'est qu'un coup de théatre est survenu : le 2 septembre 2016, un jeune homme, Thibaud, ancien locataire de l'immeuble, devenu aussi le président de l'association des victimes, extrêmement "activiste" dans cette affaire, avait organisé un "rassemblement hommage" pour le premier anniversaire de la catastrophe. C'est ce jour là que les enquêteurs, discrètement présents lors de ce rassemblement, ont achevé de trouver suspect le comportement de ce jeune homme, que certains présentent comme "fragile". C'est ce jour-là que les enquêteurs ont acquis la conviction que c'était lui qui en réalité avait mis le feu.
Arrêté, Thibaud a immédiatement reconnu les faits durant sa garde à vue. Ce qui a entrainé, quelques jours plus tard, la libération de Mourad. Aujourd'hui, c'est l'adjoint au logement de la mairie de Paris, le communiste Ian Brossat, que l'histoire et le sort de Mourad a ému et qui se mobilise pour dire la façon dont on a traité Mourad et l'aide à obtenir réparation.