Ce jeudi, le collectif "le Revers de la médaille" et 80 associations organisent un rassemblement à Paris pour dénoncer l'organisation des JO. Entre préoccupations sécuritaires, écologiques ou encore sociales, leurs doléances sont multiples.
"On est contre le nettoyage social et tous les abus des Jeux". Pour Antoine De Clerck, le constat est clair. Le coordinateur du collectif d'associations "Le Revers de la Médaille" dénonce depuis plusieurs mois la tenue des JO de Paris qui débutent ce vendredi. "Ces Jeux sont un prétexte qu'a trouvé le gouvernement pour procéder à des expulsions afin de cacher la misère sociale qui sévit en France et plus particulièrement à Paris."
Ce jeudi, 80 associations (parmi elles, Attac France, sacacge 2024, Youth for Climate, la Cimade, ou encore Paris d'Exil...) appellent à un rassemblement place de la République à Paris baptisé "Contre-cérémonie d'ouverture." Objectif : dénoncer "les promesses non tenues des Jeux les plus 'inclusifs, populaires, responsables et durables de l'Histoire'", selon Antoine de Clerck.
Au côté du "Revers de la Médaille", plusieurs dizaines d'associations à vocation sociale ou écologique participeront au rassemblement prévu à 18 heures. Selon Antoine de Clerck, l'organisation des Jeux a "déjà conduit à plus de 12 000 expulsions d'un lieu de vie informel pour que les personnes qui s'y trouvent ne soient pas visibles par le public en France", selon le décompte du collectif d'associations et "devrait atteindre 15 000 d'ici septembre".
Les associations souhaitent "mettre en lumière le sort des populations les plus précaires qui sont mises à l'écart alors qu'on nous répète que les Jeux sont une fête pour tout le monde", insiste le coordinateur du "Revers de la Médaille".
👉🏼 RV jeudi 25 juillet à 18h
— le revers de la médaille (@reversmedaille) July 20, 2024
📍 Place de la République, Paris
💥 contre-cérémonie d'ouverture ! pic.twitter.com/IKgP3l4Iha
"Des dégâts écologiques"
En plus de ce "nettoyage social", les associations présentes entendent dénoncer l'impact écologique de l'organisation des Jeux. "Cela cause de gros dégâts en termes environnementaux. Des espaces verts sont bétonnés pour y installer des infrastructures comme aux Jardins d'Aubervilliers par exemple", note Nora, membre du collectif Saccage 2024.
Selon elle, la construction des ouvrages olympiques a eu des effets particulièrement néfastes en Seine-Saint-Denis. "On pense notamment aux élèves et aux personnels de l'école Pleyel-Anatole France à Saint-Denis qui subissent la pollution avec l'arrivé de l'échangeur de l'autoroute A1." Enfin, elle cite l'exemple de la construction d'une piscine d'entraînement à Taverny dans le Val-d'Oise qui aurait occasionné "la destruction d'un bois" selon Saccage 2024.
Antoine de Clerck dénonce également le fait que Coca-Cola soit l'unique sponsor boisson de ces Jeux. "On donne une énorme visibilité un premier pollueur plastique au monde et c'est un vrai problème."
La problématique de la surveillance
La Quadrature du Net qui lutte pour le respect des libertés individuelles sera également présente à cette contre-cérémonie. Selon Noémie Levain, juriste pour le compte de l'association, ces JO permettront aux autorités de tester des technologies qui risquent d'entraver ces libertés.
"Nous visons principalement la VSA, la vidéosurveillance algorithmique. Elle sera utilisée pour détecter des cas précis dans l'espace public comme les mouvements de foule ou les déplacements suspects. Nous pensons que ces technologies peuvent être utilisées de manière discriminante."
La contre-cérémonie des jeux se tiendra jeudi à partir de 18 heures place de la République à Paris.