L'ex-députée LREM Laetitia Avia devant la justice accusée de harcèlement moral envers d'anciens collaborateurs

Le procès de l'ancienne députée et ex-porte-parole de LREM Laetitia Avia, soupçonnée de harcèlement moral envers des assistants parlementaires, s'est ouvert ce mardi en début d'après-midi à Paris. Il pourrait durer 3 jours.

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"Je me tiens à votre disposition pour répondre à toutes les questions nécessaires", a déclaré à la barre l'ancienne élue de 37 ans, après la lecture des faits qui lui sont reprochés. Celle qui dénonce depuis l'origine de l'affaire des "accusations mensongères" a repris son métier d'avocate après sa défaite aux élections législatives en 2022 dans la 8e circonscription de Paris.

Son avocat a ensuite commencé à plaider l'annulation des poursuites pour des raisons de procédure.

Une ancienne assistante parlementaire et également assistante lorsqu'elle était avocate, a affirmé à la barre : "Elle était adorable, gentille, affectueuse. À aucun moment je n'ai ressenti de pression ou d'agressivité."

"Terreur dans le Morvan"

Dans la salle d'audience, certains de ses anciens collaborateurs étaient présents - ils doivent témoigner au cours du procès qui doit se terminer mercredi soir. Ce mardi, seule une victime (qui n'a pas porté plainte) a été entendue, Alice*, 23 ans.

Elle a été son assistante parlementaire entre 2017 et 2018 pendant près d'un an. Selon son récit, elle aurait subi des humiliations en public et ses capacités professionnelles systématiquement rabaissées.

Elle a aussi raconté : "Les deux jours de terreur dans le Morvan". Comprendre un séminaire pour rapprocher les équipes où 4 assistants parlementaires étaient présents dans sa maison secondaire. Des jeux s'y seraient très mal passés avec des insultes répétées.

Enquête de deux ans

Dans un article de Mediapart publié en mai 2020, cinq anciens assistants parlementaires avaient accusé la députée de Paris de faire subir à ses collaborateurs humiliations, harcèlements et abus de pouvoir.

Ces témoignages évoquaient également des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes que tenait Laetitia Avia dans des échanges avec son équipe.

La députée, militante LREM de la première heure, portait alors au Parlement un projet de loi contre la haine en ligne, censuré en grande partie le mois suivant par le Conseil constitutionnel.

Après plusieurs plaintes, une enquête a été ouverte en juillet 2020 et, deux ans plus tard, l'élue a été citée à comparaître devant le tribunal.

"Instauré un climat de peur et de mal-être"

Six anciens collaborateurs sont concernés et un septième s'est joint à la procédure via une citation séparée.

Laetitia Avia est soupçonnée d'avoir entre juin 2017 et août 2020 "exprimé en public des moqueries, dénigrements, propos humiliants" sur le "comportement personnel" ou la "compétence professionnelle" de ces assistants parlementaires afin "de les déstabiliser", en "ne respectant pas le droit à la déconnexion", a lu la présidente du tribunal, Sylvie Daunis.

Il lui est aussi reproché d'avoir "exigé des missions hors contrat (correction de copies, achats personnels, meetings de campagne électorale) et des heures de travail abusives", une "gestion erratique" et d'avoir "instauré un climat de peur et de mal-être" ou encore une surveillance de ses collaborateurs via l'application Telegram. Laetitia Avia conteste l'ensemble des allégations.

Au moment de la parution de l'article, Laetitia Avia avait dénoncé une "manipulation" et un "tableau mensonger" et porté plainte en diffamation contre Mediapart. Ce procès est prévu en janvier 2024.

Source : AFP, avec Abdel Joudi

* Le prénom a été modifié.

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