Une commission mandatée par la mairie de Paris a rendu ses préconisations sur l'avenir de la place de la Concorde : place aux arbres et diminution de l'espace dédié à la circulation.
C'est la plus grande place de Paris et son centre accueille le plus vieux monument de la capitale, l'obélisque de Louxor. Présidé par l'ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, le comité mandaté par la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, suggère de revégétaliser une partie de la place.
Cette opération permettrait de la rendre plus fraîche en été, et de créer une continuité entre les jardins des Champs-Élysées et ceux des Tuileries, soulignent les experts.
Ils préconisent d'y planter le plus d'arbres possible et de sélectionner des essences peu consommatrices d'eau, sans toutefois cacher les perspectives sur les rues adjacentes.
Un réseau souterrain complexe
Le rapport, très complet, examine les différents scénarios qui permettraient de végétaliser cette place, désormais saturée par les réseaux souterrains.
"Ce qui nous a intéressés pour demain, c’est de savoir où il n’y a pas de réseau. Ainsi, 22 % de la place, soit 1,7 ha, présente un potentiel de pleine terre", indiquent les auteurs du document.
Ce manque de place disponible dans le sous-sol augmente la difficulté de mener à bien le projet. Les auteurs soulignent également le style urbanistique et architectural du lieu : "Ce qui tient le plus la place, ce sont les 215 candélabres de style qui soulignent son dessin, qui soulignent le parterre, ainsi que les 14 candélabres fonctionnels qui la bordent."
Réorienter la place vers les flux piétons et cyclistes
Cette place actuellement entièrement minérale, donne aussi une large place à l'automobile. Le comité propose ainsi de réduire cet espace et de faciliter la circulation des piétons.
"La circulation des automobiles ainsi que celle des transports en commun et des vélos seront recentrées pour redonner la priorité aux piétons", écrivent-ils, proposant d'"assurer la coexistence des usages avec une séparation des flux" de voitures, vélos et piétons.
Le rapport demande de supprimer les trémies, ces rampes d'accès aux voies souterraines qui traversent la place et entravent la circulation piétonne.
Un rapport qui va dans le sens de la maire de Paris, qui a fait de la réduction de la place de la voiture et de l'adaptation de la ville au réchauffement climatique des priorités de son action.
Ces préconisations devront être reprises en intégralité par les cabinets d'architectes et paysagistes chargés du projet, a affirmé Anne Hidalgo.
Cinq candidats seront présélectionnés fin septembre et le cabinet retenu sera choisi en janvier 2025, a précisé la maire, souhaitant, sans s'y engager fermement, que les travaux puissent débuter en 2026, dernière année de son mandat.