Des manifestants ont affiché dimanche de grandes banderoles sur une unité de production de béton située à Paris, en bord de Seine. Une action conçue pour dénoncer l'impact climatique et sociétal de ce secteur.
"Dindons de Lafarge", "Laisse béton"... Dimanche, des militants écologistes se sont mobilisés contre les cimentiers à Paris, au cours d’une action organisée notamment par les Soulèvements de la terre, Extinction rebellion et Youth for climate. Sous le regard de policiers déployés à distance, environ 150 personnes de tous âges, le visage parfois couvert d'un masque de dindon, se sont réunies dans une ambiance bon enfant devant le site du groupe mexicain Cemex, dans le 13e arrondissement de la capitale, à proximité de la grande bibliothèque François-Mitterrand.
"Nous nous réapproprions les lieux occupés par les bétonneurs afin d'ouvrir un espace de parole aux luttes locales qui se battent contre l'accaparement des terres et la bétonnisation des projets pharaoniques du Grand Paris ou des JO 2024", ont expliqué les organisateurs, dénonçant aussi "les nombreuses dérogations" à l'objectif "Zéro artificialisation nette" (ZAN).
🏗️💥 JOURNÉES D'ACTION CONTRE LAFARGE ET LE MONDE DU BÉTON
— Attac France (@attac_fr) December 10, 2023
▶️ PARIS
Les militant·es d'Attac ont répondu à l'appel contre Lafarge et le monde du béton, co-signé par plus de 200 organisations, et sont présent·es à Paris pour occuper le site du cimentier #CEMEX. pic.twitter.com/CdnoAzh6Dg
L’action a notamment rassemblé des opposants aux projets de double voie rapide dans les Yvelines, ou encore de ligne du Grand Paris Express sur les terres agricoles de Saclay et de Gonesse.
La production de ciment et de béton responsable de 8% des émissions de CO2 mondiales
Cette manifestation survient au terme d'un week-end d'actions similaires organisées dans le pays. La veille dans le Tarn, des personnes ont défilé contre l'autoroute A69, certaines entrant sur le chantier d'une centrale d'enrobés bitumineux qui composeront le revêtement de ce projet. Des manifestations ont également eu lieu devant une centrale à béton du groupe Lafarge (Holcim) à Saint-Barthélémy d'Anjou, dans le Maine-et-Loire, ou encore à Sainte-Cécile, en Saône-et-Loire, contre un projet d'extension d'une carrière, dont l'exploitant est une filiale de Vinci Construction.
La production de ciment et de béton représente 8% des émissions de CO2 mondiales, plus que le transport aérien et le transport maritime réunis, admettent les professionnels.
"Chez Lafarge nous estimons que les organisateurs de ces actions sur nos sites industriels se trompent de cible", a réagi le géant du secteur, assurant que l'"entreprise est entièrement mobilisée dans la décarbonation de ses activités et de ses produits".