Les ruches urbaines sont à la mode notamment sur les toits des immeubles Parisiens. Mais des scientifiques alertent sur leur présence qui fait fuir les autres pollinisateurs et nuit aux abeilles sauvages et à la biodiversité.
C'est au cœur du cimetière de Versailles, à quelques mètres de la gare RER, qu'Alban Augé, apiculteur, a installé ses ruches il y a 12 ans. Un environnement idéal pour ses 200 000 abeilles car loin des champs, les butineuses ne sont pas exposées aux pesticides. La ville leur offre aussi une plus grande variété de plantes.
L'apiculture urbaine, une mode née dans les années 2000. De l'Opéra Garnier au centre commercial Beaugrenelle, la ville de Paris a vu les ruchers se multiplier pour en compter aujourd'hui 1 500.
Au secours des fleurs
Seulement voilà, ces abeilles domestiques concurrencent les abeilles sauvages mais aussi d'autres insectes indispensables pour polliniser certaines plantes.
"Les abeilles domestiques sont des insectes qui sont très généralistes, elles vont visiter plein de fleurs différentes mais on a des fleurs qui vont être rechignées par ces abeilles car elles ne sont pas capables d'aller les polliniser et d'atteindre le nectar qui est profondément dans la fleur. Si on perd des insectes sauvages qui, eux, sont adaptés à ces plantes, elles vont disparaître parce qu'elles n'ont plus l'insecte qui leur permet de se reproduire" explique Hemminki Johan, naturaliste au département diversité de l'Institut Paris Région.
Selon le ministère de l'Agriculture, on compte 15 ruches par kilomètre carré à Paris contre 3 en milieu naturel. Pour préserver sa biodiversité, la ville a donc décidé de refuser toute nouvelle installation de ruche domestique sur son territoire.