Les statues féministes de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 bientôt exposées ? "On veut qu’elles restent de façon pérenne"

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Simone Veil, Gisèle Halimi, Louise Michel… Que vont devenir les statues dorées représentant 10 femmes mises à l’honneur lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ? La mairie de Paris veut les exposer "aux yeux de toutes et tous", rue de la Chapelle, dans le 18e arrondissement.

C’est l’une des scènes mémorables de la cérémonie, vendredi 26 juillet : 10 statues couvertes d’or, qui surgissent une à une de la Seine. Ces œuvres, données à la Ville de Paris, devraient bientôt rester visibles dans la capitale, a annoncé Anne Hidalgo.

"Comme la maire de Paris l’a exprimé, on souhaite qu’elles restent de façon pérenne aux yeux de toutes et tous, pour permettre de mettre en exergue ces femmes dans un lieu vivant. L'idée serait d'exposer ces statues dans la rue de la Chapelle, le long des nouveaux espaces verts. C’est un quartier populaire, et qui vient d’être rénové avec l’élan des Jeux", confirme ce lundi Laurence Patrice, adjointe PCF à la mémoire, à France 3 Paris Île-de-France.

Cette rue est située à deux pas de l'Arena Porte de La Chapelle, qui accueille les épreuves de badminton pendant les JO. "C’était très beau de voir ces statues à la télé, et c’est bien de faire connaître ces femmes qui ont beaucoup compté, mais c’était trop court. On n’a pas eu vraiment le temps de les voir. Et je pense que les trois quarts des gens ne savaient pas qui étaient ces personnalités. Dans cette rue, ça serait pas mal. Il y a de plus en plus de noms de femmes, j’espère qu’on est sur la bonne voie", réagit Catherine, une riveraine.

"C’était un joli symbole pour la France. Mais ça serait mieux dans le centre de Paris, il y a plus de touristes", estime Abdel, un autre habitant du quartier.

35 statues rendant hommage à des femmes dans Paris

Du côté de la Ville, Laurence Patrice souligne que ces 10 personnalités (dont franceinfo rappelle l’histoire de chacune), "qui ont beaucoup apporté au combat pour l'émancipation des femmes", font déjà l’objet "d’un ou plusieurs hommages" dans la capitale. Elle cite une rue, une crèche et une école dans le 17e pour Christine de Pizan ; une plaque "qui vient d’être votée" dans le 5e pour Jeanne Barret ; une place dans le 3e et un gymnase dans le 11e pour Olympe de Gouges ; un square dans le 18e, un collège dans le 10e et "déjà un projet de statue dans le 18e" pour Louise Michel ; une place dans le 14e pour Alice Guy ; un gymnase dans le 14e et le parvis de l’Arena Porte de la Chapelle pour Alice Milliat ; une promenade dans le 14e pour Paulette Nardal ; et une plaque sur les berges de Seine dans le 7e pour Gisèle Halimi.

"Et pour Simone de Beauvoir, la liste est longue", sourit Laurence Patrice. L’adjointe, qui souhaite mettre en avant "le travail de matrimoine mené par la Ville pour donner un maximum de visibilité aux femmes dans l'espace public" explique que "dans les années 2000, on était à 6% de dénominations de femmes pour les rues parisiennes". "On atteint aujourd'hui environ 14%. Tout en étant conscient qu'on ne crée pas tellement de nouvelles rues, et que nous n'avons pas une politique de débaptisation, sauf exceptions", précise-t-elle. 

"Du coup, il y a d'autres leviers pour mettre en valeur les figures féminines et tendre vers la parité", poursuit Laurence Patrice, qui cite les espaces verts "qui portaient des noms de quartier", les établissements scolaires (notamment l’école Agnès Varda inaugurée en mars dernier dans le 14e), les bibliothèques et les plaques commémoratives.

L’adjointe, qui annonce le lancement le 8 mars prochain de "parcours thématiques dans chaque arrondissement", ajoute qu’à Paris, "on compte environ 350 statues qui rendent hommage à des personnalités nommément, avec parmi elles 35 qui sont des femmes, en mettant de côté les cariatides et autres symboles de féminité". Elle rappelle d’ailleurs l’inauguration d’une statue en mémoire de Solitude, une figure de la lutte contre l’esclavage en Guadeloupe, en mai 2022 dans le 17e arrondissement.

Des statues "conçues dans une forme de résine" difficiles à conserver ?

Pour ce qui est des statues de la cérémonie d’ouverture, Laurence Patrice glisse que la Ville a par ailleurs reçu "des demandes de plusieurs maires d’arrondissement qui ont aussi signalé leur souhait de les accueillir çà et là". Quoiqu’il en soit, reste désormais à "effectuer des études préalables sur la faisabilité de l'ancrage des œuvres, et des procédures techniques avant des sondages".

"Ces statues ont une armature métallique, mais elles sont conçues dans une forme de résine. Je n'ai pas les compétences techniques, mais il faudra peut-être les retravailler, sinon elles risquent de se dégrader. On est encore dans l'énergie et l'organisation des Jeux. On va se poser tranquillement à la rentrée pour bien caler ce projet. Tout ça va prendre plusieurs mois pour aboutir", prévient l’adjointe.

Au-delà des 10 statues dorées, Anne Hidalgo explique à France Bleu qu’elle souhaite aussi conserver "en héritage" deux autres "symboles" de la cérémonie : les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel ainsi que la vasque, aujourd’hui installée sur une montgolfière dans le jardin des Tuileries.

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