"Levons les yeux" : la nouvelle campagne contre les agressions sexistes et sexuelles lancée dans les transports franciliens

Les associations d'usagers des transports Franciliens saluent la nouvelle campagne contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports. Elle a été présentée par Elisabeth Borne, la Première ministre ce vendredi, à la veille de la journée internationale de lutte pour l’élimination des violences faites à l’égard des femmes.

"Contre les agresseurs, levons les yeux" : la Première ministre Elisabeth Borne a pris exceptionnellement le métro vendredi à Paris pour lancer à la gare Saint-Lazare une campagne contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports.

"Neuf femmes sur dix déclarent avoir subi des agressions verbales ou physiques dans les transports en commun."

Elisabeth Borne, Première ministre

Cette campagne, qui va durer un mois et a coûté un million d'euros, "répond à un constat alarmant : la quasi-totalité des femmes, neuf femmes sur dix, déclarent avoir subi des agressions verbales ou physiques dans les transports en commun, (...) des sifflements, des insultes, voire des agressions sexuelles ou même des viols. C'est totalement inacceptable", a affirmé la cheffe du gouvernement.

"Ne gardons pas les yeux rivés sur nos téléphones"

"C'est une campagne de communication qui va dans le bon sens alors que les statistiques sont affligeantes", explique Arnaud Bertrand, le président de l'association Plus de trains. "Dans les transports, il y a en moyenne plus de femmes que d'hommes. C'est pourquoi il est important de mettre en avant des numéros comme le 3117, et sa variante plus discrète le 31 177, qui permet d'envoyer un sms", poursuit-il. 

Le président salue des avancées, comme la mise en place de l'arrêt à la minute dans les bus. Bien qu'encore insuffisantes : "Sur les réseaux sociaux, on nous fait part de craintes. Les outrages sont un critère de non-utilisation des transports en commun", déplore Arnaud Bertrand. Pour rappel, un sifflement ou une interpellation est un outrage sexiste interdit et puni de 3 750 euros d'amende. 

"On a besoin d'un véritable changement des mentalités" et de "provoquer un sursaut collectif. (...) Ne gardons pas les yeux rivés sur nos téléphones. Réagissons collectivement, levons les yeux", a ajouté Mme Borne, qui était accompagnée par trois ministres, Clément Beaune (Transports), dont le ministère est à l'initiative et financeur de la campagne, Dominique Faure (Collectivités) et Bérangère Couillard (Egalité).

La Première ministre a ensuite salué des agents de la RATP et les forces de l'ordre. "Ça arrive que des tierces personnes interviennent, mais il faut un certain courage", a témoigné une policière.

De retour à Matignon, Elisabeth Borne a présidé une réunion avec des acteurs engagés contre les violences faites aux femmes. "Les violences faites aux femmes, c'est encore trop souvent la honte. Une honte qui envahit les victimes alors qu'elle devrait accabler les coupables", a-t-elle relevé. Elle a salué plusieurs mesures qui vont entrer en vigueur à compter du 1er décembre, comme le versement aux victimes de violences conjugales, qui doivent quitter leur domicile, d'une "aide financière d'urgence". 

Un décret, publié vendredi au Journal officiel, dote en outre toutes les juridictions de "pôles spécialisés dans les violences intrafamiliales". Elisabeth Borne a aussi promis l'examen à l'Assemblée d'une proposition de loi de la députée Renaissance Emilie Chandler, qui instaure une ordonnance de protection "immédiate" pour les victimes de violences conjugales.

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