La ville de Paris va ouvrir, avec l'Etat, une quarantaine de places d'hébergement pour jeunes migrants isolés qui attendent que la justice détermine s'ils sont majeurs ou mineurs. Les associations reconnaissent une avancée mais la considère comme une étape.
 

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Cet été en plein coeur de Paris, une soixantaine de mineurs isolés, accompagnés d’associations, avaient planté des tentes pendant plus d’un mois dans un square du XIe arrondissement situé près de la place de la République, pour réclamer des places en hébergement d’urgence. Un moyen pour les associations de tirer une fois de plus la sonnette d'alarme et alerter sur le sort de ces jeunes.Ce mardi 8 décembre, la ville de Paris a annonce qu'elle va ouvrir, avec l'Etat, une quarantaine de places d'hébergement pour jeunes migrants isolés qui attendent que la justice détermine s'ils sont majeurs ou mineurs. Ce dispositif s’installera dans un ancien immeuble de bureaux qui "a été préempté par la ville de Paris pour y faire du logement social", explique Ian Brossat, adjoint chargé du logement, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés. En attendant qu’il ne soit transformé en habitat social, en juin 2022, la mairie de Paris a donc décidé de mettre disposition le bâtiment à partir du 15 décembre pour y héberger ces jeunes en recours. «Les travaux, à hauteur de 220 000 euros ont été pris en charge à 80% par la ville, à 20% par l’Etat», précise l’adjoint.

Accueillir les jeunes migrants, le temps de leur recours en justice

"Depuis des années, on demandait à l'Etat de prendre en charge les jeunes migrants" qui ont été reconnus majeurs par les services d'évaluation des départements franciliens, et ne sont donc pas pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) mais qui ont fait des recours en justice pour contester leur majorité, précise l'adjointe en charge des droits de l'enfant et de la protection de l'enfance Dominique Versini. Ces jeunes "souvent fragiles et vulnérables", "devraient être pris en charge par le SIAO (service qui gère les demandes d'hébergement faites au 115, numéro d'urgence pour sans-abris, ndlr), mais il est saturé, et ils se retrouvent à la rue", a-t-elle précisé.

Le centre temporaire devrait ouvrir ses portes le 15 décembre

Louis Ngwabije, est le directeur du futur centre du XVe géré par la fondation de l'Armée du Salut. "Ici on va fonctionner comme dans tous les centres d’hébergement, c’est-à-dire que l'on va fournir les prestations indispensables : conditions d'hygiène, d'accompagnement, d'orientation mais aussi une aide juridique pour les mineurs isolés qui seront accueillis ici" explique-t-il. "Pour remplir ces missions j'ai avec moi une équipe qui comprend des travailleurs sociaux mais aussi des agents d’accueil, d’entretien et de sécurité".

Le chantier se termine et la livraison de lits, de matelas, et placards est prévue demain. "Il y a aussi l’installation de la wi-fi qui est prévue la semaine prochaine, pour que le lien social entre le jeune et sa famille soit conservé" précise Louis Ngwabije. "Dans le XVe", poursuit le directeur "nous disposons d’un rez-de-chaussée et de deux étages, une surface d'environ 300 m². L'accueil des jeunes va se faire progressivement... C'est ça notre métier, accueillir et accompagner vers l’autonomie" précise-t-il.

Un financement partagé entre l'Etat et la mairie de Paris

"Les négociations pour l’ouverture de ce lieu ont été faites, suite au campement qui était installé dans le square Jules ferry", rappelle Corinne Torre, responsable France chez Médecins sans frontières (MSF). "Pendant cinq semaines nous avons discuté avec la mairie et la préfecture pour trouver une alternative, un lieu pour accueillir les mineurs isolés qui se retrouvent à la rue".

Le centre va ouvrir ses portes le 15 décembre. "Je suis ravie de cette nouvelle, c’est la première fois qu’un lieu de ce type ouvre c'est une reconnaissance du fait qu’il y a une population jeune qui vit à la rue" insiste-t-elle. "Pour nous, c’est une première étape évidemment il faut continuer les discussions pour qu’une prise en charge appropriée soit proposée aux jeunes isolés". A Paris, MSF a identifié 117 jeunes qui vivent dans la rue, rappelle-t-elle.

Concernant les critères d’entrée dans ce centre, "je n’ai pas d’information particulière", explique-t-elle. "J’ai lu dans la presse qu’il s'adresserait aux jeunes migrants les plus vulnérables, mais je n’en sais pas plus... J’ai d’ailleurs envoyé une demande officielle pour être reçue auprès du cabinet de Madame Versini afin de connaître les critères qui sont retenus pour être hébergé dans le centre du XVe" conclut-elle.

Comme MSF, plusieurs ONG militent depuis des années pour que les jeunes mineurs isolés soient considérés comme mineurs et pris en charge comme des enfants en danger le temps du processus judiciaire, qui peut durer entre six et dix-huit mois.
 
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