Manifestation pro-palestinienne : 2500 à 3000 participants à Paris ce samedi

A 19h, la Préfecture de police indiquait que 44 personnes avaient été interpellées. Un gendarme a également été blessé. 

Ils étaient entre 2500 et 3000 ce samedi après-midi à avoir répondu présent à l'appel des organisateurs d'une manifestation pro-palestinienne dans le quartier de Barbès, à Paris. Un important dispositif de sécurité a été mis en place avec 4200 policiers et gendarmes mobilisés à Paris. 

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de lanceur d'eau pour disperser les groupes présents. Les manifestants ont été repoussés le long du boulevard Barbès, d'abord en direction de Château rouge, Marcadet Poissonier, puis vers la Porte de La Chapelle. Plusieurs interventions ont eu lieu sur boulevard Magenta et le boulevard Ornano.

Certains manifestants étaient rassemblées au bas d'une banderole blanche sur laquelle était inscrit "Free Palestine" ("La Palestine libre" en français).  

Des barricades ont également été montées par les manifestants face aux forces de l'ordre qui elles, répliquent avec des tirs de LBD.

A 19h, la Préfecture de police indiquait que 44 personnes avaient été interpellées et qu'un gendarme avait également été blessé boulevard Ornano. Un autre a brièvement perdu connaissance après avoir reçu un projectile. Il a été transporté à l'hôpital. Il n'y a pas de critère de gravité à ce stade.

Manifestation interdite

Cette manifestation avait cependant été interdite jeudi par le préfet de police de Paris Didier Lallemand à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier avait fait part de sa crainte de "revivre les scènes ignobles de 2014 dans les rues de Paris" ou des slogans antisémites avaient été scandés. L'Association des Palestiniens en Ile-de-France avait déposé un référé-liberté devant le Tribunal administratif de Paris. Celui-ci qui a confirmé vendredi la validité de l'interdiction en rejetant ledit recours.

Mais cela n'a pas empêché les rassemblements d'avoir bel et bien lieu. Les organisateurs de la manifestation ont maintenu l’appel. "Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l'on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès" samedi "à 15h", avait affirmé l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, ainsi qu'une petite trentaine d'autres organisations, telles Attac, l'Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti Anticapitaliste.  "La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations", protestaient Me Sefen Guez Guez, Me Dominique Cochain et Me Ouadie Elhamamouchi, avocats de l'Association des palestiniens en Île-de-France, en annonçant faire "appel devant le Conseil d'État de ce rejet". Celui-ci a, dans l'après-midi, fait savoir qu'il "n’y a pas lieu de statuer sur l’appel". 

Fermeture à 12h des magasins de Barbès

En marge de la manifestation, la préfecture de Police a joué la carte de la précaution. Elle a pris un arrêté de fermeture de tous les commerces restés ouverts dans le quartier de Barbès et de la Goutte D'or ce samedi de 12h. La fermeture concerne les magasins se trouvant dans les secteurs délimités par carte présence ci-dessous :

Un communiqué de presse de la Préfecture précise que cette fermeture temporaire a pour objectif "d’éviter au maximum les dégradations pouvant être commises par des rassemblements violents de personnes qui s’en prendraient à ces commerces et qui pourraient utiliser des éléments de mobilier comme armes par destination contre les forces de l’ordre". Sur Twitter, l'institution rappelle également que "participer à une manifestation interdite fait l'objet d'une verbalisation à hauteur de 135€".

D'autres rassemblements pro-palestiniens ont eu lieu ce samedi 15 mai dans l'Essonne – à Évry Courcouronnes à 14h30 et Corbeil-Essonnes – à l'appel de plusieurs associations, dont l’Association France Palestine Solidarité. Une centaine de personnes étaient présentes à Corbeil-Essonnes selon un post transmis sur les réseaux sociaux.

Ces appels à manifester – à Paris comme en Île-de-France et dans d'autres villes de France – interviennent sur fond d'une escalade militaire inédite ces derniers jours depuis 2014 entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, dans et autour de la bande de Gaza, et de violences dans des villes israéliennes mixtes arabes et juives.

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