"Managers de rue" pour la propreté, police municipale armée… Le programme d’Agnès Buzyn pour Paris

L’ex-ministre de la Santé, qui remplace Benjamin Griveaux à la tête de la campagne LREM, a dévoilé dimanche ses principales propositions pour les municipales. Un programme qui "parle à la droite", d’après son rival Cédric Villani.

Une police municipale armée, des "managers de rue" pour la propreté, un "service public du maintien à domicile", plus de végétation… La candidate LREM Agnès Buzyn, qui remplace Benjamin Griveaux suite à son abandon après la diffusion de vidéos intimes, a dévoilé dimanche dans le JDD es principales propositions. Un programme qui reprend de nombreuses propositions de son prédécesseur, notamment en matière de propreté et de sécurité, ses "deux priorités".L’ex-ministre de la Santé apporte ceci dit quelques nouvelles mesures, comme celle pour le maintien à domicile des personnes âgées ou sa volonté de verdir les rues. Et elle a retoqué deux idées phare de Benjamin Griveaux : le déplacement de la gare de l'Est pour créer un Central Park parisien et la proposition d'offrir 100 000 euros aux Parisiens pour l'achat d'un appartement.

La sécurité confiée au premier adjoint

Agnès Buzyn confirme vouloir une police municipale équipée d'armes létales, comme "50 % des polices municipales". "Cela nécessite une formation, et que ce soit des policiers qui connaissent leur quartier, insiste-t-elle. Au moins un agent par patrouille portera une caméra-piéton. Nous le devons aux Parisiens qui ont de plus en plus peur pour leur sécurité." Son premier adjoint aura la charge de la sécurité et de la tranquillité. La candidate reprend les propositions de son prédécesseur pour ce qui est de la propreté : création de "managers de rue" dans chaque quartier, augmentation du nombre d'agents de la ville sur le terrain "mobilisés dans les zones les plus sales, déterminées en concertation avec les maires d'arrondissement et les citoyens", le ramassage des déchets confié entièrement au secteur privé, et "la responsabilité de la propreté" donnée aux maires d'arrondissement. Elle veut aussi "doubler la part des déchets recyclés, qui n'est que de 20 %".

"Un service public du maintien à domicile"

Quant à la question environnementale, la candidate LREM veut "faire de l'adaptation de la ville au changement climatique une autres de (ses) grandes priorités", jugeant que "Paris n'est pas préparée" à la canicule. Elle veut établir "une règle verte" qui "aura pour objectif de préserver les espaces verts, planter plus d'arbres, créer des îlots de verdure et une rue-jardin par quartier". Elle veut soumettre "pour avis" tous les grands projets de la ville à un conseil scientifique et citoyen, "qui jugera la qualité écologique de chacun d'eux".Côté social, Agnès Buzyn veut s'"attaquer au défi du vieillissement de la population". Face aux difficultés rencontrées par les personnes âgées qui veulent rester chez elles, l'ancienne ministre de la Santé veut créer "un service public du maintien à domicile, qui centralisera les demandes et travaillera avec toutes les associations".

Opposée au "100 % vélo"

Pour ce qui est des transports, la candidate LREM juge qu'il faut "évidemment aller vers plus de transports en commun et plus de vélo". Elle prévoit "un plan vélo sécurisé", "plus de véhicules électriques" et "un partenariat avec la Région pour développer les transports en commun". Mais elle s'oppose à la promesse d'Anne Hidalgo de supprimer 60 000 places de stationnement, car "c'est de l'écologie punitive", et refuse le "100 % vélo" qui "exclut une grande partie des Parisiens : les femmes enceintes, les personnes âgées, malades ou handicapées".Sur le terrain du logement, l'ex-ministre de la Santé veut "remettre sur le marché au moins 20 000 logements vacants, sur les plus de 100 000 existants, au cours de la mandature", "en garantissant le paiement des loyers et en simplifiant les démarches pour les propriétaires". "Des dispositifs similaires existent, mais ne sont pas suffisamment incitatifs", dit-elle. Quant aux logements sociaux, elle souhaite "les mettre à disposition des personnes qui travaillent au service des Parisiens", dit-elle, jugeant que "c'est insuffisamment le cas" actuellement pour les infirmières ou les aides-soignantes.

Un programme qui "parle à la droite", selon Cédric Villani

Cédric Villani (indépendant), exclu de LREM après avoir refusé de se ranger derrière l'ancien candidat macroniste officiel Benjamin Griveaux, a fait remarquer sur Cnews, Europe 1 et Les Echos que le programme d’Agnès Buzyn était basé sur les deux mêmes priorités que celui de Rachida Dati. "Moi, je vois un programme qui est axé sur la sécurité et la propreté, un programme qui, de toute évidence, parle à la droite", a-t-il commenté. Aux yeux du mathématicien, qui se définit "ni de droite ni de gauche", ces deux thèmes sont des "figures obligatoires" qui sont aussi dans son programme. "Mais l'intérêt c'est ce qu'on va faire par-dessus", a insisté le député de l’Essonne. "Oui il faut réparer le Paris 2020, il faut travailler sur la sécurité, sur la propreté, pour qu'elles soient à niveau, il faut aussi revoir les mobilités. Mais il faut aussi préparer le Paris du futur, le Paris 2030, le Paris qui sera plus démocratique, le Paris de la transition écologique, le Paris de l'éducation et des connaissances", a-t-il souligné, assurant qu'il était aussi le seul à prôner "l'agrandissement de Paris" au-delà de ses limites actuelles du périphérique.

Alors que des discussions ont encore eu lieu cette semaine, le mathématicien a confirmé qu'il n'y aurait "pas de rapprochement" avec Agnès Buzyn avant le premier tour des municipales, le 15 mars. Pour le deuxième tour, une semaine plus tard, "le moment n'est pas venu pour l'instant", a affirmé Cédric Villani.
 
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