La ministre de la Santé a été désignée par LREM pour porter la candidature à la mairie de Paris après le retrait de Benjamin Griveaux. Cette Parisienne, qui n'a jamais menée de campagne électorale, va démissionner de son ministère "dès ce soir".
L'option était jugée quasi impossible, y compris par des cadres LREM. Finalement, c'est la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui va porter la candidature LREM aux municipales parisiennes après le retrait, vendredi 14 février, de Benjamin Griveaux suite à la diffusion de vidéos à caractère sexuel.
Pourtant, jusqu'à présent, elle s'était tenue jusqu'à présent à l'écart de la campagne des municipales parisiennes. Longtemps, l'équipe de Benjamin Griveaux espérait la présenter tête de liste. Certains la pressentaient dans le VIe arrondissement où elle réside.
Autre scénario évoqué : le XVe arrondissement, stratégique de par son nombre de conseillers. Mais le rapprochement du maire actuel, Philippe Goujon (en dissidence avec Les Républicains) et Benjamin Griveaux, rendait difficile cette hypothèse.
Première campagne électorale
Agnès Buzyn, née à Paris, a pratiqué l'essentiel de sa carrière dans la capitale. Cette médecin hématologue est enseignante-chercheuse à l'université Paris-Descartes (Paris-V) et à l'Hôpital Necker. "J'ai toujours vécu dans cette ville, j'y suis née, j'y ai travaillé, j'y ai élevé mes enfants, je la connais. Je connais aussi ses problèmes, je pense qu'il faut les régler, les régler avec calme", a expliqué la désormais candidate à la mairie de Paris.C'est néanmoins sa première campagne électorale. La ministre de la Santé (depuis mai 2017), ne s'est jamais présentée face aux électeurs.
Son nom avait déjà été suggéré pour conduire la liste LREM aux élections européennes mais c'est finalement Nathalie Loiseau qui avait été désignée.
Poids lourd pour mener la campagne
"J'y vais, j'en ai envie" : a annoncé Agnès Buzyn (LREM) à l'AFP ce dimanche 16 février. "J'y vais pour gagner", a-t-elle ajouté. Elle a été sollicitée pendant plusieurs jours par nombre de Marcheurs et partenaires de La République en Marche (LREM) dans la bataille de Paris.Son nom circulait parmi les potentiels successeurs à Benjamin Griveaux, car "on ne peut pas se contenter d'un second couteau qui ne fasse pas l'unanimité", affirmait un cadre du mouvement avant la désignation d'Agnès Buzyn.
"Elle parle à tous les électeurs. Elle est dans une ligne extrêmement claire d'opposition à Anne Hidalgo qui est le plus petit dénominateur commun", résume un autre cadre de la majorité.
Apparition du coronavirus
Mais l'apparition du coronavirus rendait sa désignation compliquée. D'autant plus que le premier décès lié au virus hors d'Asie a eu lieu ce samedi 15 février à Paris.Ne pouvant être sur les deux fronts, "Mme Buzyn quitte le gouvernement", et doit être remplacée dans les prochaines heures au ministère de la Santé, ont précisé des sources au sein du parti présidentiel.