Manifestation contre la réforme des retraites. L'IGPN saisie suite à la grave blessure à l'œil d'un syndicaliste

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances dans lesquelles, Nicolas N. un syndicaliste Sud Rail a perdu un œil lors de la manifestation du 23 mars à Paris, alors qu'il manifestait contre la réforme des retraites.

Sébastien N. travaille à la SNCF depuis 23 ans. Cheminot, il est chargé de l'entretien des TGV. Le 23 mars dernier, ce syndicaliste Sud Rail à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne défile à Paris contre la réforme des retraites. En allant en tête de cortège, il est touché à l'œil, suite à l'explosion d'une grenade de désencerclement, selon son fils qui manifeste avec lui.

"Nous sentions qu'il commençait à y avoir des tensions. On fait demi-tour. Je ne suis pas tout en noir. Pas de casquette. Plutôt en jaune, avec mon organisation syndicale. Au moment de repartir dans l'autre sens, je me suis retrouvé parmi un groupe de personnes. D'un coup, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je me prends l'œil gauche. Mon fils me dit qu'une grenade de désencerclement m'a touché et je vois que mon œil saigne. Je ne m'y attendais pas. Je n'ai entendu aucune sommation et la police était relativement loin de nous. À côté de nous, il y avait beaucoup de gens qui n'étaient pas des casseurs", affirmait-il dans une interview qu'il nous a accordé le 1er avril dernier.

"J'entends porter plainte. J'ai été contacté par l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) sur demande du procureur. Je prends néanmoins le temps de prioriser ma santé avant d'entamer des procédures judiciaires. Je prendrai contact avec un avocat d'ici quelques jours. Je le dois à tous ceux qui continuent à manifester de manière pacifiste", avait-il expliqué.

Mi-avril, Sébastien N. a porté plainte contre X au parquet pour violences volontaires aggravées "ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente". 

Enquête ouverte par le parquet de Paris

 
De son côté, le ministère public assure avoir saisi le 30 mars l'IGPN, après avoir reçu un signalement, le 27 mars, d'une sénatrice "faisant état de plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux" qui montraient des scènes de cette manifestation.

Une enquête a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique fin mars a confirmé le parquet. Elle a d'abord consisté à "identifier la victime" visible sur les vidéos, notamment en contactant la fédération du syndicaliste, a expliqué le parquet. L'IGPN lui a ensuite "proposé un rendez-vous", détaille-t-il.

Les investigations se poursuivent, la police des polices exploitant actuellement "des vidéos récupérées sur les réseaux sociaux et la vidéosurveillance de la voie publique".

Dans un communiqué, le syndicat Sud Rail affirme "qu'il ne fait aucun doute que ces images viendront corroborer les déclarations de Sébastien N. devant l'IGPN. Elles permettront d'établir l'usage illégitime et disproportionné de la force qui a été faite par les personnes dépositaires de l'autorité".


59 enquêtes judiciaires à l'IGPN

"Sébastien N. ne recouvrera jamais la vue", a déploré ce mercredi son avocate Aïnoha Pascual, affirmant "au regard des premiers éléments" que le syndicaliste avait été blessé par un tir de grenade de désencerclement "alors même qu'il déambulait avec son fils (...) au sein du cortège et à plusieurs dizaines de mètres des forces de l'ordre".
Me Pascual a dénoncé dans son communiqué "un contexte général de répression de violence policière" et fustigé une "volonté assumée de dissuader par la peur en marquant les chairs et les esprits".

Depuis la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites en janvier, l'IGPN a été saisie de 59 enquêtes judiciaires selon la directrice de l'IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre.

Avec AFP

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