Des dizaines de personnes ont défilé samedi à Paris en mémoire d'Andy Brigitte, un jeune homme mortellement poignardé le 12 janvier à la station Châtelet-les-Halles, et dénoncé l'inertie des passants "qui ont filmé la scène au lieu de l'aider", a constaté une journaliste de l'AFP.
Réunis derrière une banderole "Plus jamais ça -- A jamais dans nos coeurs--", des membres de la famille et des proches du jeune homme ont défilé dans le calme entre Beaubourg et la fontaine des Innocents, près du forum des Halles dans le centre de Paris, où ils ont déposé des roses blanches.
"C'est dur de penser que la dernière image qu'il a eue avant de mourir, ce sont les gens en train de le filmer", a raconté à l'issue de cette "marche blanche" sa cousine Dorothée, très émue, en faisant part de son "dégoût profond". "Il a vu sa mort alors qu'il aurait pu être aidé", a ajouté Laurent, qui jouait au foot avec lui au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), et garde le souvenir d'un garçon "qui ne baissait jamais les bras, souriant, toujours disponible pour les autres et là personne n'est venu pour lui".
"Il faut retrouver les gens qui ont posté des vidéos sur internet, pas forcement pour les juger, mais pour les confronter à ce qu'ils ont fait. C'est trop facile de vouloir faire le buzz, mais là, une vie est partie", a-t-il ajouté.
Andy Brigitte, 22 ans, avait été blessé à la gorge d'un coup de couteau vendredi 12 janvier à la station de RER Châtelet-les-Halles, au coeur de Paris, avant de décéder sur place. Son agresseur a été interpellé immédiatement à proximité et interné en psychiatrie.
Marche silencieuse à #Paris en mémoire à #Andy Brigitte, poignardé vendredi 12 janvier à la station #Chatelet-les Halles. Les obsèques du jeune homme se déroule en ce moment même en #Martinique.#OutreMer #AndyBrigitte pic.twitter.com/5TSvmlaG7P
— Outremers360 (@outremers360) 27 janvier 2018
Le 16 janvier, la mère de la victime s'était déjà indignée de l'attitude de certains passants. "Ils ont filmé, ils ont partagé sur YouTube, partagé sur Snapchat, partagé sur Facebook, WhatsApp et autres, mais personne n'a levé le petit doigt", avait affirmé Linda Brigitte sur la radio RCI Martinique.
Ce meurtre a soulevé une grande indignation, en Martinique d'où il était originaire mais aussi sur les réseaux sociaux, et entraîné une vague de solidarité. Une souscription sur Internet visant à obtenir des fonds pour aider la famille à assurer les frais de transport de la dépouille d'Andy a recueilli "près de 14.000 euros en moins de 48 heures", selon le site de cagnottes Leetchi.