Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce dimanche pour réclamer au pouvoir plus d'ambition écologique, au moment même où la promesse présidentielle d'un référendum pour inscrire la protection du climat dans la Constitution semble avoir du plomb dans l'aile.
Selon les organisateurs 56 000 personnes ont participé à la Marche pour le climat à Paris ce dimanche, soit un peu plus que revendiqué lors du précédent mouvement fin mars, juste avant le début de l'examen de la loi climat. Les comptages de la police n'étaient pas immédiatement disponibles. Ils étaient 115 000 au total dans 163 défilés à travers la France, toujours selon les organisateurs.
"Il s'agit de continuer à dénoncer le manque d'ambition de la loi climat et, depuis ce matin, l'abandon quasi certain du référendum qui constitue une reculade de plus", a résumé le réalisateur et militant Cyril Dion, "garant" de la CCC, présent dans le cortège parisien dernière une banderole "Loi climat = échec du quinquennat".
"Je ne sais pas si j'ai envie d'avoir des enfants dans un monde qui s'effondre", abonde Romain, un jeune manifestant parisien.
Rumeurs sur l'abandon du référendum
Emmanuel Macron s'était engagé devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) à envoyer aux parlementaires leur proposition de modification de l'article 1er de la Constitution. Mais face aux réticences du Sénat (le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour pouvoir être soumis à référendum), le JDD affirme que le président a renoncé au scrutin.
Interrogé par l'AFP, l'Élysée a assuré que la modification constitutionnelle n'était "en rien enterrée", sans évoquer toutefois de référendum.
"Ce dont je suis le garant", c'est qu'"il n'y aura pas d'abandon. Ce texte va vivre sa vie parlementaire, qui seule permet d'aller au référendum si les sénateurs et les députés s'accordent", a ensuite insisté le chef de l'État, en marge d'un déplacement à Strasbourg.
Manoeuvres pour la présidentielle
Malgré les assurances élyséennes, écologistes, partis de gauche et syndicats y ont vu une preuve de plus des reniements de l'exécutif, alors même qu'ils manifestaient pour dénoncer comme "un rendez-vous raté pour le climat" la loi "climat et résilience" adoptée mardi à l'Assemblée.
Un texte sensé traduire une partie des 149 propositions de la CCC, convoquée par Emmanuel Macron dans la foulée de la crise des gilets jaunes pour réduire de 40% les émissions françaises de gaz à effet de serre "dans un esprit de justice sociale".
La droite a, quant à elle, accusé le chef de l'État "d'hypocrisie", sur fond de tension autour des prochaines régionales et de tentative d'OPA macroniste sur l'électorat de droite modéré en vue de 2022.