Pour lutter contre la violence à l'école, le gouvernement a promis vendredi un arsenal de mesures sécuritaires. Il envisage notamment de faire entrer les forces de l'ordre au sein des établissements scolaires. Plusieurs syndicats d'enseignants ont réagi.
Les ministres de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, de la justice Nicole Belloubet et de l'Intérieur Christophe Castaner étaient réunis ce vendredi matin pour un comité stratégique sur la violence à l'école. Une réunion place Beauvau une semaine après l'agression filmée et postée sur les réseaux sociaux, de l'enseignante braquée par un élève au lycée Edouard Branly de Créteil.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a déclaré qu'il "n'exclu(ai)t pas la présence physique des forces de l'ordre" dans les établissements. Cette présence pourrait être décidée "à des moments de tension particulière dans la journée".
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a appelé au signalement systématique des faits. Il envisage le "renforcement des équipes mobiles de sécurité qui permettent de remettre l'ordre dans un établissement". Ces personnels de l'Education nationale, qui reçoivent une formation en matière de sécurité, sont chargés d'accompagner les établissements en cas de fortes tensions.
La garde des Sceaux Nicole Belloubet a"proposé de multiplier les travaux d'intérêt général dans les établissements scolaires, ce qui aura une forte valeur éducative". Elle a rappelé que 20 nouveaux centres éducatifs fermés devaient être créés.
D'autres mesures seront annoncée lors du prochain conseil des ministres.
Les réactions des parents et des syndicats d'enseignants
Des syndicats d'enseignants, de chefs d'établissement, et les parents d'élèves ont réagi après ces annonces. Ils se montrent dubitatifs et ont voulu rappeler les problématiques liées à la violence des adolescents.Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa,
"Avec ces mesures, on répond aux situations de violence qui sont les plus marquantes mais qui ne correspondent pas à celles que vivent au quotidien les professeurs (...)Les profs ont surtout besoin d'un arsenal pour améliorer le climat scolaire, et d'espaces de dialogue pour faire part de leurs difficultés chroniques".
Du côté des parents d'élèves, c'est l'association FCPE qui s'est exprimée
Contrairement aux annonces de @Place_Beauvau concernant @EducationFrance ,personne ne demande des policiers dans les établissements mais du personnel éducatif en nombre et formé ! #pasdevague #EducationFirst
— fcpe 93 (@fcpe93) 26 octobre 2018
Dominique Chauvin, secrétaire départementale du SNES (Syndicat National des Enseignements du Second degré) de Seine-et-Marne
Il répondait à nos confrères de France Bleu et a déclaré "M. Castaner ferait mieux d'étudier ce qui se passe dans les établissements scolaires et de comprendre pourquoi dans certains établissements il y a plus [d'incidents] que dans d'autres. Ce sont dans les établissements où il y a le plus d'élèves en difficulté sociale qu'il y a plus de violences."
Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN (premier syndicat des chefs d'établissement).
Il a déclaré à l'AFP "Nous sommes assez dubitatifs sur un énième plan et des effets d'annonces (...)Ce qui est sûr, c'est qu'il faudra faire du sur-mesure en fonction des établissements, la grande majorité d'entre eux étant surtout confrontés à des problèmes de vie scolaire".
