Météo : "il n'avait pas autant plu en septembre à Paris depuis 40 ans"

Les précipitations soutenues sont dues à plusieurs phénomènes météorologiques et sont accentuées par le réchauffement climatique.

Il n'y aura pas eu d'été indien cette année dans la capitale contrairement au mois de septembre "exceptionnel" de 2023. Depuis janvier jusqu'au 27 septembre, il est tombé l'équivalent de 655 mm de précipitations à Paris selon la station officielle de Météo-France, située dans le parc Montsouris, dans le 14ème arrondissement. Soit déjà plus qu'en une année entière, en moyenne autour de 625 mm. 

"Depuis le début de l'année, tous les mois présentent un excédent pluvieux sauf en juin. C'est particulièrement le cas en septembre où il a plu deux fois plus que la normale".

Cyrille Duchesne, responsable du service prévisions chez Météo-Consult

Météo-France a ainsi enregistré 109 mm de pluie en septembre à Paris alors que la moyenne est de 47 mm. Il faut remonter à 1984 pour retrouver un niveau de précipitations plus important - 115 mm- dans la capitale. Plus globalement, l'Île-de-France est aussi concernée et notamment le département de la Seine-et-Marne encore maintenu en vigilance orange aujourd'hui. 

Plusieurs phénomènes météorologiques expliquent ces fortes précipitations. Tout d'abord en début de mois, une "goutte froide" a perturbé le climat. Il s'agit d'une poche d’air très froide située à plus de 5000 m d’altitude qui surmonte un air plus plus doux en surface et qui rend "l'atmosphère plus instable avec de fortes averses et des orages", signale l'expert. 

Plus récémment, une rivière atmosphérique a déferlé mercredi et jeudi en France et a provoqué de gros orages. "C'est une masse d'air très douce et chargée d'humidité provenant des latitudes tropicales qui a apporté des pluies conséquentes et durables", souligne Cyrille Duchesne. 

"Le réchauffement climatique augmente les excès"

Ce phénomène de rivière atmosphérique est accentué par le dérèglement climatique."Le réchauffement des océans rejette dans l'atmosphère entre 7 et 10% d'évaporation", précise Patrick Marlière, météorologue et directeur d'Agathe Météo. On peut alors selon le cycle de l'eau s'attendre à de fortes pluies en retour.

De fortes pluies avec en parallèle un temps de plus en plus sec et durable. C'est l'avenir qui se dessine avec le réchauffement de la planète qui bouleverse les conditions climatiques. 

"Sur les 28 derniers mois, si on prend en compte une trentaine de villes de France, on a enregistré quasiment tous les mois des records de températures".

Patrick Marlière, météorologue

Ce temps particulièrement humide cette année ne remet donc pas en cause le phénomène de réchauffement climatique bien au contraire. 

D'après les prévisions de Météo-France, le week-end dans la région pourrait être ensoleillé. Cela ne devrait pas durer cependant puisqu'il pourrait de nouveau pleuvoir en début de semaine prochaine.