Proches, élus, anonymes… Des centaines de personnes sont attendues ce lundi à Lillers (Pas-de-Calais) pour les obsèques de Lola, 12 ans, dont le corps a été retrouvé dans une malle à Paris le 14 octobre. Devant le domicile parisien de la famille, habitants et connaissances se recueilleront au moment de la cérémonie.
Pour rendre "un dernier hommage" à Lola, sa famille a donné rendez-vous dès 13h45 ce lundi à la collégiale Saint-Omer de Lillers, une commune du Pas-de-Calais dont est originaire la mère de la fillette. Ses parents souhaitent "pouvoir honorer la mémoire" de Lola "dans la sérénité" et "le respect et la dignité", ont-ils réaffirmé dimanche soir.
La messe, célébrée à 14h30 par l'évêque d'Arras Mgr Olivier Leborgne, sera ouverte au public, mais l'inhumation au cimetière "se fera dans la plus stricte intimité", ont-ils précisé. "Je veux que les parents de Lola retrouvent la possibilité de vivre", a indiqué dimanche Mgr Leborgne, sur France 3. "J'espère que les gens seront très sobres, très discrets, très respectueux", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et plusieurs élus sont attendus. La capacité de l'église étant limitée à 500 personnes, une "sonorisation" sera installée à l'extérieur de l’édifice. La place sera entièrement vidée de ses voitures pour pouvoir accueillir "quelques milliers de personnes", d'après une source proche des forces de sécurité.
En parallèle des obsèques, un rassemblement de riverains est prévu à partir de 14h devant l'immeuble de l'enfant, au 119 rue Manin, dans le XIXe arrondissement de Paris. La paroisse Sainte-Claire d'Assise, également située dans le XIXe arrondissement, accueille par ailleurs "ceux qui le souhaitent" pour déposer une bougie près d'une photo de Lola et se recueillir dans l'église, à 14h30.
"Merci à tous pour votre soutien"
La mort de Lola, violentée, asphyxiée et retrouvée vendredi 14 octobre dans une malle dans la cour de son immeuble à Paris, a suscité une forte émotion. "Merci à tous pour votre soutien", a écrit la maman de Lola dans un message Facebook partagé plus de 21 000 fois, suite aux messages de condoléances envoyés par des milliers d'anonymes.
Des dizaines de personnes ont défilé vendredi soir à Fouquereuil (Pas-de-Calais), la commune d'origine du père de la fillette, afin de déposer des dessins, des poèmes et des mots dans des registres disposés par la mairie. Dimanche, des riverains ont allumé des bougies et déposé des fleurs devant l'immeuble de l’enfant à Paris, sur un muret déjà couvert de centaines de bouquets.
"Qu'est-ce qui nous touche tous? C'est l'atrocité de ce crime", a réagi vendredi Emmanuel Macron, à l'issue d'un sommet du Conseil européen. Le Président de la République a affirmé que la famille de la fillette avait "besoin du respect et de l'affection de la nation".
Des manifestations organisées par l’extrême-droite
Le profil de la suspecte, Dahbia B., une femme de nationalité algérienne sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a suscité de fortes critiques à droite et à l'extrême-droite. Alors que le gouvernement a fustigé "l'indécence" de cette "récupération politique", Eric Ciotti (LR) a pointé du doigt un "laxisme migratoire criminel" et Bruno Retailleau, son concurrent à la présidence du parti, a annoncé le dépôt d'une proposition de loi pour engager "la responsabilité de l'Etat" lorsqu'il "manque à ses obligations".
Brandissant un concept de "francocide", Eric Zemmour (Reconquête) a participé jeudi à un rassemblement avec Marion Maréchal. De son côté, le RN a observé une minute de silence à l'Assemblée nationale. Dans plusieurs villes, des groupuscules identitaires ont aussi organisé des rassemblements.
Dimanche sur CNEWS-Europe 1-Les Echos, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, s'est dit "très choqué" par ces manifestations, notamment celle où "les lieutenants" d'Eric Zemmour "se press(aient) au premier rang".
La famille avait appelé dès jeudi à ce que les différentes cérémonies se déroulent "loin des agitations politiques et médiatiques". Les proches avaient redemandé le lendemain que "cesse instamment" toute utilisation "du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques".