Mineurs percutés à scooter à Paris lors d'une course-poursuite : un policier mis en examen

Le conducteur du véhicule de police soupçonné d'avoir percuté un scooter monté par trois adolescents, la semaine dernière à Paris, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire vendredi. Il a désormais l'interdiction d'exercer l'activité de policier.

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Après la course-poursuite survenue la semaine dernière dans le XXe arrondissement de Paris, un policier a été mis en examen vendredi pour violences avec arme ayant entraîné une incapacité de travail, ainsi que pour faux en écriture publique, le tout par personne dépositaire de l'autorité publique, de source judiciaire. Selon la même source, il s’agit du conducteur du véhicule de police soupçonné d'avoir percuté un scooter monté par trois adolescents, blessés au cours des faits.

A l'issue de sa garde à vue débutée jeudi, le fonctionnaire de police a été présenté à un juge d'instruction puis mis en examen, d’après la source judiciaire. Il est désormais placé sous contrôle judiciaire, avec les interdictions d'exercer l'activité de policier, ainsi que d'entrer en contact avec les victimes et les témoins.

Deux autres membres de l'équipage de police, entendus depuis jeudi également, ont vu leur garde à vue levée sans poursuite à ce stade, selon la même source. 

"J'ai vu le scooter se lever et surtout les corps éjectés avant de retomber sur le trottoir"

Les faits remontent au jeudi 13 avril, peu avant minuit, dans le XXe arrondissement : un scooter monté par trois mineurs de 17, 14 et 13 ans, dont l'un sans casque, a été poursuivi par une voiture de police avant de chuter. Les policiers "ont voulu procéder au contrôle" du scooter mais "le conducteur a refusé de s'arrêter" et a "emprunté une rue à contresens avant de perdre la maîtrise (de son deux-roues) dans des circonstances qui restent à établir", avait affirmé mardi la préfecture de police.

Mais d’après une femme de 37 ans, qui se présente comme témoin des faits, le véhicule de police est venu percuter le deux-roues. "J'ai vu le scooter se lever et surtout les corps éjectés avant de retomber sur le trottoir", avait-elle relaté jeudi lors d'une conférence de presse en compagnie de Me Arié Alimi, l'avocat des familles des mineurs.

Suite aux faits, la conductrice de 17 ans a été hospitalisée dans un état grave. Vendredi, son pronostic vital n'était plus engagé, selon le parquet. "Elle a ouvert les yeux mais elle ne peut pas parler du tout", a expliqué à l'AFP Sadji Sakho, son cousin, par ailleurs conseiller PCF du XXe arrondissement. "Touchée à la colonne vertébrale", l'adolescente, a subi "trois opérations", d’après lui.

Son frère de 13 ans, blessé au foie, est sorti de l'hôpital et, selon Sadji Sakho, a été entendu par l'IGPN, chargée de l'enquête sur les conditions dans lesquelles le scooter a chuté. Le deuxième passager, âgé de 14 ans, a été blessé au genou. A noter qu’une seconde enquête a été ouverte sur le refus d'obtempérer de la conductrice.

"Des gestes qui ne sont pas appropriés"

Vendredi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur franceinfo avoir demandé au préfet de police la suspension de "ceux qui seraient responsables (...) de cette situation". Les policiers, qui reconnaissent "des gestes qui ne sont pas appropriés" selon le ministre, ont modifié leur version, a déclaré Gérald Darmanin. Et "les témoignages ici et là" semblent indiquer "une intervention qui n'est pas conforme à ce que le droit et la déontologie permettent", a-t-il ajouté.

"Les fonctionnaires de police ont d'abord évoqué une chute du véhicule deux-roues, sans contact avec le véhicule de police", a indiqué la PP. "Revenant sur cette première déclaration, ils ont depuis précisé qu'il y avait eu un contact entre les deux véhicules, sans qu'il ne soit établi à ce stade que ce contact résulte d'une action volontaire ou involontaire", a rapporté la préfecture de police. D’après la PP, les trois fonctionnaires ont été suspendus "dès ces éléments nouveaux portés à la connaissance du préfet de police, et conformément aux instructions du ministre de l'Intérieur".

"Les familles sont soulagées mais regrettent l'organisation de la dissimulation initiale, les menaces contre les témoins et les familles", a réagi de son côté Me Arié Alimi, vendredi. "Ils déposeront plainte contre tous les policiers de la préfecture de police et leurs donneurs d'ordre pour les faux en écriture publique et les obstructions à la manifestation de la vérité", a annoncé l’avocat.

D’après la témoin, une policière lui aurait ordonné d'effacer des vidéos réalisées après le choc et l'aurait menacée. Me Arié Alimi a déposé une première plainte après l'accident pour tentative d'assassinat par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures.

Avec AFP.

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