TEMOIGNAGE. Trois adolescents en scooter blessés lors d’une course-poursuite avec la police à Paris, un jeune homme qui a assisté au drame témoigne

Des policiers sont accusés d’avoir percuté jeudi trois mineurs lors d’une course-poursuite dans le XXe arrondissement. Une enquête est confiée à l’IGPN, la police des polices. Un homme a témoigné au micro de France 3 Paris-Île-de-France.

Le drame a eu lieu jeudi 13 avril peu avant minuit à l’angle de la rue de Bagnolet et de la rue de Lesseps, dans le XXe arrondissement de la capitale. Suite à "un accident de voiture" impliquant "un véhicule de police et un scooter monté par des mineurs", "une enquête sur refus d'obtempérer est en cours" et, "parallèlement, une enquête est confiée à l’IGPN sur les conditions dans lesquelles ce choc serait intervenu", confirme le parquet de Paris.

Toujours selon cette source, "un véhicule de police a poursuivi un scooter monté par trois mineurs dont un n'était pas casqué". "Le scooter a chuté", poursuit le parquet. Les 3 passagers ont été blessés. Hospitalisée, la conductrice du scooter est toujours entre la vie et la mort.

"L'impact m'a glacé le sang"

France 3 Paris Île-de-France a rencontré l'un des témoins du drame. Il a souhaité rester anonyme. Le jeune homme, livreur à vélo, a filmé une partie de la scène avec son téléphone portable. "Je me dirigeais tranquillement sur la rue des Pyrénées. Et tout à coup, j'ai entendu des sirènes et des gyrophares de police. Au début je croyais que c'était juste un seul véhicule. Pour moi, il avait une intervention quelque part. Je me suis arrêté. Et plus ils approchaient vers moi, et plus j'arrive à distinguer les deux véhicules. Et là, je vois (le véhicule de police, Ndlr) qui s'approche au niveau du scooter et met un coup à droite, et je vois une silhouette qui s'envole", explique-t-il. "L'impact m'a glacé le sang", poursuit-il.

Le jeune homme affirme ne pas témoigner "contre la police", mais "pour les parents qui nécessitent de connaître la vérité". "Quand j'ai vu les enfants, franchement ils ne méritaient pas cela, ajoute-t-il. C'est vrai, ils étaient trois sur un scooter, ils méritaient une amende mais pas cet accident."  

Les victimes et d'autres témoins cités par Streetpress et Mediapart, qui ont révélé l’information, assurent que les policiers ont "volontairement" percuté le scooter. 

D'après ces médias, les familles des mineurs, accompagnées par leur avocat Me Arié Alimi, ont déposé plainte pour tentative d'assassinat lundi.

"Le conducteur a refusé de s'arrêter (...) avant de perdre la maîtrise de son scooter" selon la préfecture de police

De son côté, la préfecture de police affirme que "les policiers ont voulu procéder au contrôle d'un deux roues monté par trois personnes", mais que "le conducteur a refusé de s'arrêter et pour échapper au contrôle a emprunté une rue à contresens avant de perdre la maîtrise de son scooter dans des circonstances qui restent à établir".

La PP indique que les trois personnes qui étaient sur le scooter ont été "transportées en établissement hospitalier", précisant comme le parquet que "l’une des personnes ne portait pas de casque".

Dans un communiqué, les députées parisiennes Sophia Chikirou et Danielle Simonnet et le conseiller de Paris Laurent Sorel "exigent toute la vérité" sur les circonstances du drame. Les élus LFI disent avoir "pris attache avec les familles pour les assurer de [leur] soutien".

"Les policiers ont-ils respecté le protocole d’intervention ? L’enquête de l’IGPN provoquée par les plaintes des familles des victimes, sera-t-elle impartiale ?", s’interroge le communiqué. Les trois élus souhaitent "que la vérité soit établie rapidement".

Avec Floriane Olivier, Olivier Badin et Marion David

L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Paris Ile-de-France
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité