Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Paris contre le racisme à l'appel du monde associatif et syndical, en réaction aux attaques contre la garde des Sceaux, Christiane Taubira. Parmi les banderoles, on pouvait lire "Originaires d'Outre-Mer contre le racisme".
En première ligne du cortège se trouvaient tous les organisateurs de cette marche, dont les présidents de SOS Racisme, de la Licra et de la Ligue des droits de l'Homme. "Il était temps de réinvestir la rue pour porter un discours fort, solidaire, collectif", a déclaré la présidente de SOS Racisme, Cindy Leoni.
Plusieurs élus de gauche (PS, PRG, PC) étaient également présents, autour de la ministre déléguée chargée de la Réussite éducative, Georges Pau-Langevin, seule membre du gouvernement présente. Longtemps présidente du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), elle a estimé "inimaginable" pour elle de ne pas être là, "en tant que militante des droits de l'Homme". "C'est une manière de montrer aux tenants du racisme et des extrémismes qu'ils ne gagneront pas; on ne les laissera pas défigurer la République".
Dans le cortège, se trouvaient de nombreux Antillais, des francs-maçons, et des collectifs de sans papiers.
Certains participants étaient toutefois surpris par une affluence en demi-teinte. "Je suis déçu et n'arrive pas à comprendre pourquoi nous sommes si peu", a reconnu Steevy Gustave, un Antillais élu de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à l'origine d'une pétition "France ressaisis toi" qui a recueilli 120.000 signatures.