Le périphérique a été fermé momentanément à la circulation dans les deux sens, ce mardi matin, au nord de la capitale. Les forces de l'ordre ont fini par réussir, après plusieurs tentatives, à faire partir les taxis mobilisés contre la concurrence des VTC qu'ils jugent déloyale.
Le périphérique a été fermé momentanément à la circulation dans les deux sens, de la porte de Saint-Ouen à la porte de La Villette. Après une première intervention des forces de l'ordre pour faire partir les taxis, le blocage s'est ensuite déplacé au niveau des portes d'Asnières et de Clichy, au nord-ouest de la capitale, selon une source policière.
Les forces de l'ordre ont ensuite réussi à lever tous les blocages, a expliqué la Préfecture de Police.
Un nouveau mouvement prévu le 13 mars
Plus d'un millier de taxis ont manifesté toute la journée de lundi. Pour calmer les chauffeurs, une délégation a été reçue lundi soir à Matignon pendant environ deux heures et la nomination d'un "conciliateur" a été confirmée. "La délégation n'a pas été convaincue. Il y aura un autre mouvement le 13 mars et sûrement d'autres mouvements d'ici le 13 mars. On est en train de s'organiser", a assuré mardi Moustafa Hassan du Syndicat des conducteurs de taxis parisiens (SDCTP).
Le 13 mars marque l'anniversaire de la loi réglementant la profession de chauffeur de taxi et datant de 1937. Longtemps protégée, la profession est de plus en plus concurrencée par les motos-taxis et les sociétés de VTC, qui ne peuvent travailler que sur réservation mais que les taxis accusent de prendre des clients à la volée. "Ils racolent aux aéroports",
accusent les taxis.
L'enregistrement d'un véhicule de VTC ne coûte que 100 euros alors que les licences des taxis (à 80% artisans et propriétaires de leurs licences) se négocient autour de 230.000 euros à Paris. L'assouplissement de la législation en 2009 a favorisé la multiplication des VTC, qui ont gagné mercredi dernier une nouvelle partie en obtenant la suspension du
décret leur imposant un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client.
55.000 taxis contre 12.400 VTC
Cette décision provisoire du Conseil d'Etat a attisé la colère des syndicats de taxis qui jugeaient de toute façon ce décret insuffisamment protecteur. Dans une tentative d'apaisement, le gouvernement a annoncé samedi le lancement d'une "mission de concertation" afin de "définir les conditions durables d'une concurrence équilibrée entre les taxis et les VTC" d'ici à deux mois, et un renforcement des contrôles. La nomination du "conciliateur" intervient dans ce cadre. Les syndicats réclament l'interdiction des applications de réservation de VTC sur smartphone, un délai de réservation minimum de 30 minutes et des courses d'un montant de 60 euros a minima.
Malgré l'augmentation des licences distribuées ces dernières années par l'administration, les taxis restent peu nombreux: quelque 55.000 dans l'Hexagone, dont environ 20.000
à Paris. Parallèlement, fin 2013, on recensait 6.500 entreprises de VTC (dont la moitié en Ile-de-France) exploitant quelque 12.400 véhicules.