Dans le sillage du géant Disney, construit en 1992 au cœur de la région agricole de la Seine-et-Marne, des destins s'entremêlent, des paysages changent, et les avis se divisent. "Mon voisin Mickey" explore les conséquences de la présence de ce parc d'attractions sur la vie des riverains, à travers les témoignages de familles, d'élus et de passionnés.
Assis dans une rame du RER, Ilyas observe les maisons, les champs et les arbres défiler sous ses yeux. Un paysage qu'il connaît par cœur : il a grandi à Serris, dans l’ombre du géant Disneyland qui a façonné son enfance et celle de toute une région. Le jeune trentenaire à l'allure branchée, n'aspirait qu’à une chose : s’échapper vers Paris. En grandissant, le parc d’attractions, qui autrefois incarnait pour lui un monde magique, a perdu son attrait.
Dans ses mains défilent les photos de famille prises au parc. Pourtant, pour sa mère, Disneyland Paris a été la promesse "d'une vie nouvelle". Séduite par l’idée d’élever ses enfants près du "monde merveilleux" de Mickey et de devenir propriétaire à moindre coût, elle a vu dans ce voisinage une opportunité unique. La maman souscrit même à plusieurs abonnements pour que ses proches puissent en profiter lorsqu'ils leur rendent visite.
Marianne, quant à elle, vit une toute autre réalité. Installée il y a sept ans à Argentières, la jeune retraitée a découvert une passion inattendue pour la danse country en fréquentant le Billy Bob’s, un club américain emblématique du parc, au point de devenir professeure : "Sans Disney, je pense qu’il y a plein de gens qui ne danseraient pas le country à l’heure actuelle", explique-t-elle avec enthousiasme. Sa passion pour la culture américaine lui a également permis de rencontrer son compagnon.
L'appétit de la célèbre souris inquiète le maire de Jossigny
Mais à quelques kilomètres de là, l'enthousiasme pour l'Amérique façon Disney ne fait pas l'unanimité. Patrick Maillard, maire de Jossigny, située à 4 kilomètres du parc, surnomme sa commune "le village d'irréductibles Gaulois".
Depuis 2021, il se bat pour protéger son village de l'appétit grandissant de la célèbre souris. Ce qui le préoccupe, c’est la disparition progressive des terres agricoles : "L’évolution des infrastructures représente encore 23 hectares de terres agricoles en moins", souligne-t-il. Il n'y a pas que Disney.
Il évoque également la pollution sonore qui affecte les habitants : "Derrière les champs, il y a les habitants. Si vous avez un vent d'est, vous entendez l'autoroute comme si vous étiez à 2 mètres". Pour lui, l’urbanisation autour du parc est une menace directe à l’identité rurale de la région. Bernard Durand-Rival, architecte chez Real Estate by Eurodisney, répond en assurant que l’environnement du parc a été pensé avec soin.
Comment Patrick Maillard peut-il sauvegarder l’âme de son village face à l’emprise grandissante du parc ? Découvrez toute son histoire dans "Mon voisin Mickey" ce soir à 23.05 sur Fance 3 Paris Île-de-France ou en replay sur france.tv/idf